Selfies ou les failles narcissiques pansées dans un trompe-l’oeil
Le comble de l’orgueil, ou de l’abjection, est le comble de l’ignorance de soi-même. (Spinoza)
Paraître avant d’être
Etre ou paraître, telle est la question? La révolution numérique propose d’ores et déjà de ne plus choisir, quitte à confondre volontairement l’existence et l’apparence, le « moi » et l’image fantasmé du « moi », filtré, peaufiné, diffusé, validé et partagé en quelques cliques. Une révolution aussi digitale que narcissique où la solitude et le repli de soi derrière son écran peuvent paradoxalement s’associés avec une pseudo popularité devant un public d’ « amis » en guise de fans qui valident l’image, qui valide l’existence et qui flattent l’égo.
Certains penseurs proposent pourtant une autre lecture de cette révolution du selfie. Cette tendance à se prendre en photo soi-même, ou plus largement, à créer une reproduction de soi-même, ne serait pas nouvelle.
En effet, les élites ont pendant des siècles réalisé leur propre portrait sans être taxées de narcissiques chevronnées. Toutefois, l’absence de technologie numérique ne permettait pas de garder un souvenir de soi, ne serait-ce que pour ses descendants. Difficile donc de parler de « selfie ancestral« , il y avait là plus une volonté de réaliser une oeuvre artistique et de marquer l’histoire à un moment T faute d’appareil pour capter l’instant.
Aujourd’hui, la volonté derrière le selfie est plurielle. Partager un moment, garder un souvenir ou tourner son image à la dérision font partie des possibilités. Malgré tout, bon nombre des selfies sur la toile comblent également une volonté d’exister là où un seul clique suffit, là ou le travail sur soi a échoué, du moins en partie.
Vitrine identitaire et voyeurisme
Dans la vie réelle, l’impression d’exister, d’être estimé ou reconnu demandent bien plus d’efforts, quoi de plus logique que certains se tournent vers ce raccourci faussement thérapeutique: « je selfie donc j’existe », comblant par ci par là quelques failles d’amour propre. Soigner son apparence pour se plaire à soi-même et surtout aux autres n’est plus l’apanage des personnalités médiatiques depuis la prolifération des réseaux sociaux. Facebook, Instagram, Snapchat… Tous donnent l’illusion d’une vitrine du « soi digital » modifiable et sublimable à souhait.
Et cette nouvelle façon de « s’aimer » révèle également des troubles liés au voyeurisme sans précédent. C’est ainsi qu’on a pu voir des gens se prendre en selfie devant un accident de la route ou devant une maison en feu, comme si l’écran entre soi et le fait devenait une barrière qui préserve de la réalité, comme si l’horreur pouvait être un divertissement ou un outil pour se mettre en valeur.
Vers une normalisation?
Même lors des attentats du 13 novembre, les services de la Présidence publiaient:
Mettez un drapeau bleu blanc rouge à votre fenêtre et Faites un selfie (ou une photo) en bleu blanc rouge. Publiez-le sur les réseaux sociaux.
Une démarche qui en dit long sur l’intégration et la banalisation du selfie dans les sociétés contemporaines. Pourtant, se connaitre et s’estimer restera toujours un long travail individuel qui ne peut se substituer à une simple application mobile. A méditer…
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