Reggae : Get up stand up

Photo of author

openminded

Publié :

De la Jamaïque à l’Afrique, diffusion et mondialisation du reggae

Le reggae, symbole de la culture jamaïcaine, né à la fin des années 60, va connaître une expansion prépondérante à la fin des 70’s. Le dernier quart du XXème siècle connait ainsi une mondialisation de ce genre. Le reggae est d’ailleurs le premier genre musical issu du « tiers-monde » à connaître un succès massif à l’international. En 1979, Reggae Geel à Geel en Belgique, est le premier festival reggae d’Europe.

reggae1 e1489161568210

reggae00

La fin des années 70 voit l’apparition d’une portée de groupe de reggae jamaïcain en quête d’un avenir meilleur grâce à cette musique. Peter Tosh sort son premier album solo, Legalize It en 1976, les jamaïcains The Congos sortent Heart of the Congos en 1977, la même année, l’album de Culture Two Sevens Clash donne le ton. Quant à Israel Vibration, trio jamaïcain atteint de la poliomyélite, ils sortent leur premier album The Same Song en 1978 chez Top Ranking.

https://www.youtube.com/watch?v=qWD9K8e8SfY

L’attrait des anglais pour le reggae jamaïcain débute en 1972 avec l’arrivée de Bob Marley en Angleterre et de sa signature chez Island Records. S’en suit une réelle passion britannique pour ce genre musical issu d’une ancienne colonie du Common Wealth. D’une part, l’Angleterre possède une communauté jamaïcaine conséquente qui, ainsi, cherche à exporter le son de leur pays d’origine. De plus le reggae rentre parfaitement dans l’idée de révolte musicale pacifique qu’a connu le swinging London des 60’s. Les anglais de Steel Pulse sortent leur premier album Handsworth Revolution chez Island en 1978. La même année, Mick Jagger se rend à Kingston et enregistre Don’t Look Back avec Peter Tosh. Les mancuniens d’X-O-Dus, signés chez Factory Records sortent English Black Boy en 1980. L’amour britannique pour la musique jamaïcaine s’attache aussi aux sources qu’ils modernisent, de là naît le ska anglais qui possède ses propres caractéristiques. Le fer de lance sont les Specials. Représentant la diversité britannique à travers leur formation, leur premier album The Specials sort en 1979. Madness, eux aussi pionnier du ska anglais sortent One Step Beyond… la même année et connaissent un véritable succès. Le ska devient la 2ème voix de contestation de l’Angleterre anti thatcheriste, la première étant bien sûr la musique punk à partir de 1976.

Les voisins français ne tardent pas non plus à profiter de ces rythmes caribéens. Du 12 au 24 janvier 1979, Serge Gainsbourg se rend au Dynamic Sounds Studios de Kingston pour enregistrer sa version reggae de la Marseillaise, donnant ainsi naissance à un album enregistré avec des pionniers du reggae jamaïcain comme Sly Dunbar et les choristes de Bob Marley, les I Threes : Aux armes et cætera. Puis, en 1981 sort son deuxième album reggae Mauvaises nouvelles des étoiles.

Le reggae, prônant la diaspora africaine due au commerce triangulaire et à la traite négrière, ne tarde pas à pénétrer les terres du berceau de l’humanité.  En 1981, sort le premier album du chanteur sud-africain Lucky Dube. La référence du reggae africain francophone, pionnier du genre s’appelle Alpha Blondy. Originaire de Côte d’Ivoire, il sort son premier album Jah Glory en 1982.

Le reggae procré deux enfants dans les années 80 : le dub et le dancehall. Le premier a pour particularité le fait que les producteurs sont devenus les musiciens grâce aux systèmes sons, donnant ainsi naissance au dub. King Tubby ouvre la marche à U-Roy, The Scientist, et même à Lee Perry pour leurs explorations dub. Le deuxième, le dancehall, genre musical plus rapide et plus agressif dans les paroles, change les mentalités pacifiques induites à la révolution rasta du reggae. Une des particularités du dancehall vis-à-vis du reggae qui est essentiellement masculin, est d’avoir passé le micro et ainsi la vedette à des chanteuses.

https://www.youtube.com/watch?v=B8LjzHKMLh4

Selon Sydney Davis dans une interview pour le numéro 159 des Inrockuptibles paru en 1998 :

Le dancehall exprime les aspirations des jeunes Jamaïcains qui veulent du fric et rêvent de conduire une Mercedes Benz. Et l’obtiendront coûte que coûte, avec des flingues s’il le faut. Les valeurs de la société ont changé. Beenie Man et Bounty Killer viennent d’un milieu extrêmement modeste. Grâce au dancehall, ce sont aujourd’hui des milliardaires et des héros dans ce pays.

Pour plus d’informations sur la grande époque du reggae jamaïcain, Open Minded te conseille vivement de te dégoter le film Made In Jamaica. D’ailleurs tu peux l’acheter juste ICI!

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.