Paris et le street art avec Hopare

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Autour d’un café, Hopare a évoqué son parcours et dessiné sa carte de Paris

Des portraits au regard intense entrelacés dans des lignes de fuite colorent Paris et le monde entier. Cette patte reconnaissable appartient à l’artiste Hopare, jeune virtuose de l’art urbain. Armé de sa bombe et pinceaux depuis ses 14 ans, il rencontre enfin le succès tant mérité à ses 27 ans, en embrassant une carrière qui se profile au gré des murs embellis aux quatre coins du monde.

Hopare

Avec son emploi du temps chargé, il est bien difficile d’obtenir une interview de Alexandre alias Hopare. Néanmoins, il répondra toujours sur les réseaux sociaux, et c’est ainsi qu’un vendredi ensoleillé à Paris, nous avions rendez-vous avec Hopare. En toute simplicité et intégrité, il nous accorda 1h30 de libre échange de pensée.

Hopare

Hopare

 

Mais avant de plonger dans sa vision de Paris, revenons brièvement sur son parcours :

Tout a démarré en 2003 lors de sessions skate dans un entrepôt de Limours en Essonne, squatté par de nombreux graffeurs. Encouragé par son professeur d’arts plastique au collège, officiant également dans le milieu de l’art urbain sous le pseudo Shaka, Alexandre s’empara de sa première bombe, pour ne plus jamais la lâcher, et remiser au placard son antérieure passion du ballon rond.

Hopare

Il commença alors à graffer ses différents blases sur toutes surfaces, jusqu’à se faire arrêter par les forces de l’ordre et écoper d’un travail d’intérêt général. Il anima donc un atelier d’initiation graffiti aux personnes en situation d’handicap et présenta les toiles finales lors d’une exposition à grand succès, vendant 26 œuvres sur les 30 présentes. Un mal pour un bien qui le conforta dans la voie de l’art, mais une histoire inhérente à son seul passé dont il essaye maintenant de se détacher.« Aujourd’hui j’ai plus à cœur d’évoquer mes futurs projets » confie t’il, et son année sera en effet rythmée par des pérégrinations artistiques ainsi que son exposition personnelle en mai prochain. En attendant, Alexandre, constant sourire aux lèvres et pieds bien ancrés sur la terre ferme, nous a gentiment évoqué en dessin son propre Paris.

Hopare

Solenn _ Dans quel bar aller faire la fête et quoi boire ?

Hopare _ Un mojito (1) dans le bar La Famille à Montmartre. La sélection musicale y est très éclectique, du jazz au hip-hop en passant par la pop. Mais avant tout, c’est un endroit non sectaire, on y croise tous types de personnes. Et je mentionnerais également le Café Justine dans le 11ème arrondissement que j’aime beaucoup, car je m’y retrouve tout le temps avec les potes.

S _ Où décompresser du stress de la semaine ?

H _ Dans mon studio (2) à côté de Limours.

S _ Où vas-tu manger quand tu as envie de te faire plaisir ?

H_ Au Saint-Régis (3) sur l’île de Saint-Louis pour une planche de charcuterie et fromage.

S_ Où avoir la meilleure vue de Paris ?

H_ C’est classique, mais je dirais la butte de Montmartre (4).

S_ Ta rue préférée ?

H_ La rue Oberkampf vu que beaucoup de potes y habitent et on va toujours y boire des coups. La première image de cette rue qui me vient à l’esprit, c’est le collage de Obey (5) qui tient toujours en place depuis des années, et qui reste l’image de référence.

S _Une galerie à absolument visiter ?

H_ Je vais dire 42B, la galerie qui me représente rue Notre Dame de Nazareth. C’est Catherine qui gère cette galerie. Elle m’a contacté au tout début à l’ouverture en 2013, pour un projet de mur privé chez un particulier. Depuis, elle a une line-up d’artistes urbains qui tire tour le monde vers le haut. Personne ne se marche dessus, on s’entend bien et on forme une grande équipe. Et quand je pense à 42B, c’est l’image des cactus (6) de Catherine qui me vient en premier. Elle en a partout, et je me suis déjà retrouvé à les changer de pots. 

S_ Quoi danser et où all night long ?

H_ Le battle Rival Skool au Redlight, une soirée spéciale hip-hop qui a lieu plusieurs fois par an. A la dernière, il y avait beaucoup de freestyle et des pointures internationales, comme les danseurs de Missy Elliot. Les battles se déroule l’après-midi, et après tout le monde danse ensemble. Là je dessine le bob (7) de mon pote l’organisateur, parce qu’il le met à tous les battles. Bon après je suis plus chaud pour aller boire des coups plutôt que danser.

S_Un spot de graffiti libre à Paris?

H_ La pointe Poulmarch sur le quai de Valmy est plus ou moins tolérée pour graffer. C’était le seul spot que je connaissais au début quand je venais sur Paris. La référence du lieu, ce sont les joueurs de frisbee, et quand tu peints, tu t’en reçois un en pleine face. Là je vais dessiner des lampadaires (8) parce qu’ils prennent le tête à tout le monde pour prendre de bonnes photos.

S_Un endroit entre ciel et terre ?

H_ J’avoue, je kiffe mon atelier (2). L’environnement est intéressant, il y a un lac, et tu es en pleine forêt. C’est la nature, et c’est pour ça que je ne pourrais jamais habiter dans Paris intramuros. Je suis là-bas à 40 minutes de la capitale et en même temps à la campagne. Le matin, tu vois même des animaux devant l’atelier.

 

Merci à Hopare pour ce beau moment !

 

Solenn Cordroc’h

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