Il était une fois dans la Crackolândia …
À São Paulo, la plus grande ville du Brésil, la Crackolândia ne désemplit pas. Les politiques de réinsertion, d’hospitalisations forcées et de répression s’enchaînent. Mais avec plus d’un million de fumeurs de crack, le Brésil reste le plus gros consommateur. Apparu dans les années 90, le crack connaît un vrai boom en 2007, un an après la dépénalisation de sa consommation. L’inhalation des vapeurs de cette petite pierre, issu du mélange de cocaïne, d’ammoniaque et de bicarbonate de soude, engendre une forte dépendance. Le Brésil peine à voir son nombre d’accros au crack diminuer. Avec 5000 km de frontières avec la Colombie, le Pérou et la Bolivie (les 3 plus grands producteurs de cocaïne au monde), le pays est fortement exposé. Le crack se trouve facilement et coûte moins de 2 euros le caillou. Autant d’obstacles qui ont généré l’implantation de petits villages sur les places ou sous les ponts. Bienvenu à Crackolândia.
Crackolândia, c’est environ 2000 drogués qui y vivent ou qui la fréquentent quotidiennement. Ils sont venus suite à une rupture familiale ou à une détention en prison. « La Crackolândia est une sorte de terre d’exil où l’on est accueilli sans préjugés, où l’on se forge une nouvelle identité, une autre sociabilité » commente le journaliste et chercheur Bruno Paes Manso. Les maires de São Paulo se succèdent et les politiques mises en place tentent d’améliorer la situation par tous les moyens. Le nouveau maire João Doria, élu le 2 octobre 2016, réinvestit le programme « Recomeço » de Geraldo Alckmin de janvier 2012. La politique sociale de son prédécesseur, Fernando Haddad, appelée « À bras ouverts », visait à offrir un toit, 3 repas par jour et un emploi d’éboueur à mi-temps rémunéré aux usagers de la Crackolândia. Le nombre d’accros au crack n’ayant pas diminué suite à ce programme, João Doria réplique avec une politique plus répressive. Elle se fonde sur un traitement centré sur l’abstinence dans des centres thérapeutiques. Les policiers municipaux arpentent les rues et poussent les fumeurs de la « cocaïne du pauvre » à partir alors qu’ils n’ont nulle part où aller.
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