Party Pills : quand la drogue devient habilement légale

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Une drogue fabriquée avec des plantes et vendue dans une belle boîte pour faire comme l’ecstasy !

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Soyons honnêtes.
De plus en plus de jeunes essayent la drogue en soirée, quite à en reprendre parce que « WAAAA j’étais shep’ c’était trop cool » ! Sauf que l’interdiction de consommer, de vendre ou de posséder de la drogue stressent bien des petits, peu sereins à l’idée de passer une heure en soirée à interpeller chaque voisin pour lui demander où acheter des cachets. Non, mais la honte, quoi.

Contourner la loi est une solution qui arrange autant les fabricants, que les vendeurs et les consommateurs.
Grâce aux party pills, plus aucun risque de se faire emmener au poste (enfin si, mais l’amende ne sera pas la même). ENFIN, MERCI, QUOI ! (sic)
Les party pills sont des substances alternatives aux drogues interdites par la loi, et reproduisant les effets de ces dernières. Fabriquées à base de BZP (benzylpipérazine), une substance euphorisante, et de TFMPP, une autre substance stimulant l’hormone du bonheur, les party pills sont une solution légale à l’ecstasy.
Ces pilules du bonheur sont vendues dans des smart shop à la décoration colorée, lumineuse et attrayante, créant chez les potentiels consommateurs d’une moyenne d’âge plutôt jeune un sentiment de sécurité. Ajoutons à cela des noms évoquant TOUT sauf une éventuelle overdose, et le produit est rendu ludique, sympa, cool.
En voici quelques exemples : « Legal E » , « Pep Pills » , « Funk Pills », « Flying Angel », Triple X ».

La nouvelle autoroute de la drogue commence par http:// et se termine par .com.
La majorité des ventes ne se font pas en magasins mais sur Internet. Plus de 700 sites spécialisés dans la vente de drogues de synthèse existent dans le monde, et ce ne sont pas les arguments de vente qui leur manque. Et c’est peut-être ça, le plus angoissant, oppressant, flippant, gratiné (au choix)…

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Pas hyper envie de commander sur ce site, personnellement.

Sur le site Partypillsfrance.com, nous jetons un oeil à la Foire Aux Questions :

Pourquoi prendrais-je ces Party Pills ? 
Au lieu de prendre des drogues à la composition incertaine, le site conseille de « les remplacer par ces substituts légaux et parfois mêmes bons pour la santé. Ou pour tous ceux qui voudraient faire le plein d’énergie de manière naturelle. »
« Ces pilules sont-elles garanties de fonctionner ? 
Oui, nous sommes tellement content du résultat que nous vous offrons 60 jours de garantie satisfait ou remboursé, sur toute boîte non-ouverte, et jusqu’à une boîte ouverte, même complètement vide. »

TROP COOL, MERCI, GENIAL. 

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Le reportage sur France 2 témoigne des dangers liés à la commercialisation des Party Pills et des drogues synthétiques. Il y a comme un léger non-sens avec ce que le site de pills affirme.

Un autre site, Ravepartypills.net, joue avec les sentiments de ses visiteurs :

Nous n’avons qu’une vie. Dans le monde d’aujourd’hui, tout le monde veut réussir sa vie rapidement, facilement, et accumuler beaucoup de richesses. Obtenir des richesses n’est pas un critère de réussite, en revanche, la façon dont on a mené sa vie, oui.
La science et les technologies ont rendu nos vies plus chargées, mais plus faciles. La prochaine fois que vous irez faire la fête, essayez nos party pills. Et ne croyez pas qu’il s’agit là de drogues illégales.

Pourtant, aucune réelle expérience n’a pu être menée avec précision en France au sujet de ces nouvelles drogues de synthèses. Le problème pour les laboratoires se trouve dans la molécule : en modifiant simplement une branche de la molécule d’un cachet d’ecstasy par exemple, on en obtient une nouvelle qui n’est elle, pas considérée interdite par la loi. En sachant que dès qu’une drogue de synthèse est analysée par un laboratoire, son interdiction n’est effective que 6 mois plus tard. Les laboratoires auront déjà crée de nouveaux cachets en modifiant une autre branche de la molécule. La chasse aux Party Pills semble ne pas avoir d’issue…

Et tout ça, c’est grâce à un entrepreneur néo-zélandais et à un professeur de pharmacologie.
Matt Bowden s’est peut-être pris pour Heisenberg, ou Mère Thérésa… Car s’il s’est penché sur la fabrication d’une substance équivalent mais « safe », c’est pour éviter que ses enfants soient exposés à des drogues trop puissantes en soirée. La BZP est née. 

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Magasin de Party Pills en Nouvelle-Zélande.

De la bienveillance ? Pas si sûre. En 2002, il créée son entreprise Stargate, spécialisée dans la fabrication et la vente de drogues synthétiques qui lui rapporte en moyenne 12 millions d’euros chaque année. Avec plus de 26 millions de pills écoulées et un shop officiel « Cosmic » en Nouvelle-Zélande, on ne nous fera PAS CROIRE que Matt Bowden n’a fait ça que pour l’amour de sa famille. Ah, il est aussi l’heureux inventeur du cannabis synthétique, qui aujourd’hui détruit des vies dans le monde entier à cause de son extrême puissance alliée à un moindre coût.

Bref, c’est la grosse loose. 

Merci d’ajouter les party pills à la liste des produits prohibés.
À ses côtés, la Krocodile, la Spice, les sels de bain, l’huile de bain, etc.

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