Vers une nouvelle société de consommation ?

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Partager plutôt que posséder, notre consommation serait-elle en train de changer ?

Consommez ! Voilà en un mot l’impératif de notre époque. Alors, soit, nous consommons. Mais comment ? le XXe siècle a pu se caractériser par une massification débridée de nos modes de consommation, nous faisant passer du statut de simples individus à celui de « consommateurs » et « propriétaires » : nous achetons. Nous accumulons. Et détenons fièrement notre droit de propriété sur nos biens. Nos biens propres que nous possédons et dont nous sommes par conséquent propriétaires. Nous, nous, nous : Moi.

Alors, dans tout ça, il a toujours existé, à une micro-échelle tout du moins, une micro-économie de l’entraide, du partage, et de la collaboration (quand tu débarques chez ton voisin pour lui demander s’il n’a pas « du sel à dépanner par hasard ?« , par exemple), mais, globalement, on achète, et on garde précieusement ce qui nous appartient. Depuis plusieurs années, pourtant, on observe un changement de plus en plus manifeste : nous consommons autrement.

Internet n’y est pas pour rien dans cette histoire. Ce qui se produisait jusqu’alors à une micro-échelle se transforme en tendance lourde. On constate effectivement un glissement de nos modes de consommation vers un fonctionnement plus axé sur la notion de partage ; ceci notamment depuis l’explosion -en masse, toujours- d’Internet, mais aussi certainement en raison des crises -sociale, financière, écologique- avec lesquelles nous vivons. Oui, depuis que nos foyers ne sont plus uniquement équipés de la télé mais qu’ils comprennent également, et surtout, une connexion à Internet, nos esprits se sont, semble-t-il, quelque peu ouverts au monde qui les entoure et à de nouvelles habitudes qui modifient sensiblement notre approche de la notion de propriété et, par là même, notre façon de consommer.

Le constat est simple : désormais, ce n’est plus (seulement) à son voisin de palier mais à une infinité de potes virtuels qu’on peut demander s’ils n’ont pas « du sel à dépanner« . Allez sur WANTED#bonsplans, vous comprendrez : ce groupe Facebook révolutionne le bouche à oreille en le transformant en une immense plateforme d’échange. Parce qu’effectivement, c’est sur l’échange d’individu à individu que se base cette économie. Pourquoi se contenter de frapper à la porte de son voisin quand on peut, le temps d’un post et trois clics, interroger toute une communauté prête à nous aider (ou à nous troller) ? Et ce groupe est loin d’être le seul.

Plutôt que de prendre un billet de train trois mois à l’avance pour aller à un festival à l’autre bout de la France et au lieu de dormir à l’hôtel faute de camping, tu te trouveras donc un covoit’ sur Blablacar, plateforme permettant d’aller partout, tout le temps à des prix défiant ceux de la SNCF, puisqu’elle consiste à partager les frais d’un voyage en voiture (en plus, avec un peu de chance, ton covoitureur, étant lui-même festivalier, te déposera directement sur le site de l’événement, ce dernier ayant lui-même été financé par une campagne de crowdfunding sur Kiss Kiss Bank Bank, et organisé par des mecs qui se sont rencontrés dans un espace de coworking et qui vivent désormais en colocation). Tu pourras domir dans un appart trouvé sur Airbnb, ou tu feras du couchsurfing, réduisant carrément à néant ton budget hébergement. En rentrant, à condition que tu vives à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Nice, Bordeaux, Nantes, Toulouse ou Strasbourg, tu auras la possibilité de prendre un Uber, et profiteras du trajet pour balancer un post facebook sur le groupe Weather Festival Music pour demander le « track ID ? » issu d’un set que tu auras kiffé pendant ton weekend musical. Track que tu écouteras ensuite sur Spotifiy, Deezer, Soundcloud ou encore Youtube, pour ne citer qu’eux.

En somme, il existe des centaines de plateformes basées sur cette économie du partage. Échappant à la mainmise de l’État comme une manière de hacker le système en se passant des intermédiaires pour avoir accès à un service, et proposant pour chacune d’entre elles des services différents, de pair à pair, ces initiatives favorisent donc la proximité entre les personnes et le partage de la propriété, qu’elle soit tangible ou intellectuelle. Et, si cette forme alternative d’économie continue à se développer au fil du temps, c’est parce qu’elle n’a de cesse de gagner des voix, et surtout des clics. Allez, on partage !

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