Comment j’ai retourné Internet pour trouver mes huaraches bronzine

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bronzine huarache

Les huaraches bronzine sont sold-out à Paris et j’ai dû retourner Internet pour trouver ma paire.

Depuis quelques semaines maintenant, j’ai mes Stan Smith en horreur. A force de les voir sur tout le monde chaque jour que Dieu fait, je ne les aime plus malgré ma quête acharnée pour les trouver, au fin fond d’Argenteuil, il y a quelques mois.

Ma nouvelle passion dans la vie, ce sont les huarache bronzine, ces merveilles signées Nike. J’avais pourtant juré il y a quelques jours de boycotter la marque à jamais

. Après leur campagne pro violences policières aux Etats-Unis où Nike offrait des réductions à tous les officiers de police américains dans un contexte où les remerciements ne sont pas vraiment appropriés, n’est-ce pas Baltimore – j’avais juré de ne plus porter mes paires de Nike…Mais voilà, je n’ai aucune conviction et mon amour pour cette paire de chaussure défie ma logique et mes principes : je les veux, coûte que coûte.

Bon. Comme une bonne provinciale que je suis, je ne suis que très mal informée sur les techniques employées pour trouver la paire de ses rêves dés son arrivée sur Internet. Je ne me suis jamais réveillée en pleine nuit pour être sur liste d’attente dans l’espoir de dégoter la paire qui fera son effet toute la saison durant parce que je ne savais même pas que c’était possible.

Je viens même d’apprendre qu’il y a des robots qui peuvent faire ça pour nous et je ne sais pas comment je me sens devant tant d’avancées technologiques dans le seul but d’assouvir nos caprices d’hispters.

huarache nike

Chez moi, à Cannes, tu vas chez Foot Locker puis dans les deux boutiques de sneakers de l’avenue principale et si tu arrives trop tard, tu n’as que tes yeux pour pleurer et Internet pour te consoler, peut-être.

Je commence donc à l’ancienne et je pars à Chatelet, temple de la basket. Ma paire de huarache bronzine est là, trônant fièrement dans la vitrine, entourée de ses comparses qui ne lui arrivent même pas aux lacets. Pleine d’espoir, je rentre dans la boutique, je donne ma pointure et… « Non, il me reste que du 36 ou du 42. »

La déception est totale mais je continue mon périple. Quinze kilomètres de marche à pied et huit boutiques plus tard, je suis obligée de constater que la huarache de mes rêves est sold-out dans le quartier et je rentre bredouille au bureau.

J’aurai pu m’arrêter là comme je l’ai fait des millions de fois plus jeune, désespérée de ne pas trouver la paire de Shox à ressort rose et noire qui hantait mes nuits- Dieu soit loué, j’ai grandi et mon bon goût avec – mais non.

Maintenant, je suis parisienne et je sais qu’il y a des dizaines de boutiques de sneakers et autant de Nike Store en ville et aux alentours pour lâcher l’affaire si facilement.

Armée de mon téléphone, d’une connexion Internet de mon patron, expert en sneakers depuis 1971, je commence donc à appeler TOUS les Foot Lockers et magasins Nike d’Ile de France.

De Bastille à Beaugrenelle en passant par La Défense et Val d’Europe, j’ai répété inlassablement mes deux phrases d’accroche, en vain :  » Bonjour, est-ce que vous avez encore les huarache bronzine en stock? » – Non, désolé- « Par le plus grand des hasards, vousne savez pas où je pourrais les trouver ? – Non, désolé. »

Le scénario s’est reproduit une trentaine de fois avant que je tombe sur un vendeur très passionné, amoureux du son de ma voix ou simplement victime d’un ennui colossal – au choix- puisqu’il me donne une piste en me livrant sa liste secrète des sites de sneakers susceptibles de les avoir encore en stock.

Comme je ne suis qu’amour et paix, les voici : Caliroots , Flightclub, Klekt.

Bien sûr, sur ces sites-là aussi, mes huaraches bronzine répondaient aux abonnés absents. Dernière solution avant l’irréparable ? Ebay.

Sauf que voilà, je fais partie de la team Leboncoin depuis toujours – il m’a sauvé la vie des milliers de fois et je ne lui serai jamais infidèle. Me voilà donc entrain de taper dans sa barre de recherche « huarache bronzine + 39 » et la magie d’Internet opère.

Une jeune fille vend la paire de mes rêves en ma pointure à un prix qui correspond à la rareté du modèle – on va dire ça comme ça…- à Meudon La Fôret. J’essaie tant bien que mal de négocier tout en sachant que ces beautés finiront à mes pieds même si je dois traverser Paris et prendre le RER jusqu’à Meudon La Fôret – Dieu que c’est exotique comme contrée.

Ruinée mais heureuse, c’est donc avec mes huarache bronzine aux pieds que je vous écris. La prochaine fois, que je pars en expédition sneaker, j’explore les tréfonds du darknet.

huarahce

 

 

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