Comment je me suis retrouvée à Argenteuil pour une paire de Stan Smith

Comme des moutons que nous sommes, nous avons tous des Stan Smith au pied.
Samedi matin, c’est décidé, moi aussi j’aurais ma paire de Stan Smith. J’avais bien entendu quelques rumeurs autour de la rupture de stock de la basket Adidas mais j’étais décidée comme jamais à les trouver et rien ni personne n’allait se mettre sur mon chemin.
J’ai commencé par la voie classique aka le BHV puis le Printemps, je tombe sur un modèle de Stan Smith rouge, total look rouge. Non, moi je veux les Stan Mith classiques – pas les vertes, ça ne va avec rien le vert- les blanches et bleu marine donc je continue mon périple.
Cinq boutiques Adidas dans Paris, je choisis la plus hipster, celle du Marais. Je savais que je n’avais aucune chance de les trouver là mais l’espoir me guide, toujours.
Je demande au vendeur avec des étoiles dans les yeux, s’il reste une paire de Stan Smith pour femmes et le verdict tombe : non seulement, il n’y en a plus dans cette boutique ni dans les quatre autres et encore moins sur le site Internet de la marque, en rupture de stock, lui aussi. Il me dit qu’il faut attendre minimum trois semaines pour que les Stan Smith reviennent en boutique– virtuelle ou pas.
Je ne me formalise pas, je veux mes Stan Smith, je les aurais. Je télécharge Wallapop – l’application pour chineur- quelques paires sont disponibles mais jamais ma pointure. Je termine sur Leboncoin, lui ne m’a jamais déçu.
Je parcours quelques annonces, j’envoie quelques mails de fille polie qui perd patience et je tombe enfin sur l’annonce trop belle pour être vraie qui propose exactement la paire de Stan Smith dont je rêve, du 37 au 39. BINGO.
Bien évidemment, je trouve ça louche qu’en période de rupture de stock intense de la Stan Smith à Paris, un mec en propose en quantité presque illimitée dans plusieurs pointures à un prix défiant toute concurrence : 50 euros – soit la moitié du prix en magasin. Je me dis qu’elles sont tombées du camion mais je me fous d’où elles viennent tant qu’elles finissent à mes pieds.
Le lendemain, j’appelle mon contact, on se donne rendez-vous loin, très loin, à Argenteuil. Pour la deuxième fois de ma vie, je monte dans un train de banlieue et je me dis que je suis vraiment un putain de mouton de partir en virée à Argenteuil pour une paire de baskets.
Mais j’assume jusqu’au bout et je rencontre mon sauveur devant la gare. Il est là avec mes futures beautés dans un sac Adidas. Je les essaye, la magie opère. Il m’explique qu’il les a acheté en lot, pourtant persuadé que ça ne marcherait pas mais en une semaine, il a vendu une paire par jour.
Je lui explique qu’elles sont sold out partout en ville et qu’il a un trésor entre les mains. Puis, je lui file ces biffetons et je remonte dans le même train qui me ramène chez moi.
Je me dis que j’ai fait l’affaire du siècle et j’ai gagné mon pari contre moi-même : j’ai eu mes Stan Smith ce week end.