Glass Onion : la nouvelle satire fraîche et fantasque de Rian Johnson

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Laisse toi séduire par “Glass Onion”

Classé dans le Top 10, Glass Onion a conquis les spectateurs de Netflix. Rian Johnson offre une parodie amère du libéralisme et des personnages hauts en couleur brillamment interprétés.

Il y a de ces films fluides et efficaces. “Glass Onion”, la suite du très bon “A couteaux tirés”, en fait partie. Mais ne le réduisons pas à une simple démonstration d’utilité cinématographique. Le long-métrage de Rian Johnson va au-delà d’une consommation divertissante, typique de la bannière Netflix. En mêlant absurdité et cynisme dans ce qui s’apparente à un Cluedo (toujours aussi bien) revisité, le cinéaste mène avec brio une satire fantasque du monde moderne.

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Dans ce second volet, les protagonistes sont invités sur une île déserte détenue par Miles Bron, un milliardaire joué par Edward Norton. Ce riche excentrique d’une lâcheté et d’une immaturité sidérantes, et qui ne manque pas de rappeler certains industriels bien réels, a mené toute sa carrière en volant, en trichant et en ayant, de temps à autre, livré une idée saugrenue qui a rapporté des milliards de dollars.

Pour satisfaire son ego et en même temps alimenter ses relations, il convie chaque année ses potes – ou plutôt des parvenus qui ne répondent à ses invitations que pour gratter quelques millions. Le temps d’un week-end, ils doivent alors participer à une énigme grandeur nature.

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Cette équipe de choc, menée par le détective Benoît Blanc, devra percer le mystère élaboré par Bron. Bien sûr, le “Hercule Poirot” du groupe, incarné par Daniel Craig toujours aussi inspiré en enquêteur glabre et lunaire, viendra perturber son plan bien huilé.

Un regard cynique et aiguisé sur la cruauté du libéralisme

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Côté casting, il faut dire que Johnson nous réjouit. Il nous offre là une belle clique de personnages bien écrits et irrésistiblement interprétés. Dave Bautista interprète un masculiniste bête à bouffer du foin, Kate Hudson, une mannequin sur le déclin d’une superficialité flamboyante, Kathryn Hahn, brillante dans son rôle de politicienne qui suinte sous Xanax, Leslie Odom Jr., le scientifique intéressé affairiste qui cache vainement sa culpabilité et enfin la chanteuse Janelle Monáe, magnétique dans la peau d’une businesswoman mystérieuse nommée Andi.

Tous ces personnages, excepté M. Blanc, sont à l’image de leur hôte : ils sont prêts à vendre père et mère pour mener à bien leur carrière. “Si le premier film pointait déjà du doigt une frange de la société américaine de l’ère-Trump et notamment les dynamiques de pouvoirs à travers le népotisme d’une grande famille bourgeoise, Glass Onion n’échappe pas à cette règle”, rappelle le magazine Ecran Large.

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Ce long-métrage dépeint un monde cruel où même la plus vieille amitié peut être vide, intéressée et futile. Un système où “le sauve qui peut” triomphe à n’importe quel prix, quitte à sacrifier l’amour et la raison. Mais comptez sur Rian Johnson pour vous livrer un final à la vengeance implacable et savoureuse où chaque protagoniste sera confronté à son (double-)jeu. Les masques tomberont tôt ou tard et dévoileront, enfin, un brillant procès de l’obéissance cupide et un bel éloge de l’anarchie à l’état brut.

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Florise Vaubien

 

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