La Crète. Un pont, pas si loin.

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Les tribulations d’un gaulois en Crète. L’épisode du pont.

Il n’est pas rare au détour d’un road trip en Crète de découvrir des lieux qui font le pont entre romantisme et Histoire.

Certains aiment le calme et le silence, d’autres les clubs de vacances. Beaucoup rêvent de plages paradisiaques, d’aucuns préfèrent les sites historiques. Entre ports bondés de yachts et typiques villages de pêcheurs, les choix sont multiples en Crète.

Une route suivant une rivière à sec, coincée au fond d’une gorge, peut permettre des rencontres insolites, quoique tout à fait logique. Il fallait bien la traverser cette rivière quant, en hiver, l’eau dévale la montagne. Quoi de plus naturel que d’y trouver un pont romain.

Rien d’extraordinaire en effet, les romains dominaient la méditerranée.

Suite à l’invasion de l’île au début de l’ère chrétienne, ils développèrent une économie basée sur les céréales principalement dans cette riche plaine d’Amari. Les crétois ne les avaient pas attendu pour créer des routes. Le génie romain construisit une multitude de ponts pour raccourcir les distances.

Fidèles à leurs habitudes, ils battirent de façon solide, esthétique et pratique. La plupart sont toujours debout mais inutilisés.

En quittant cette plaine et suite à de multiples péripéties, le voyageur avertit se retrouvera sur la route entre Drygies et Ano Meros, deux villages de montagne. Pour rejoindre l’autre versant s’offre un simple arc cintré et une bonne maçonnerie qui ont fait fi des siècles. Depuis longtemps, hélas, la route ne l’emprunte plus et contourne la montagne. Le village auquel il conduisait est abandonné, ne servant plus d’abris qu’aux chèvres et à leurs bergers.

Pourtant loin des lieux touristiques et éloigné du monde moderne, ce n’est pas non-plus un endroit inconnu où la main de l’homme n’a jamais mis le pied.

Sur place, le paysage est magnifique. Un musée à ciel ouvert. Le soleil, à son zénith, brûle.

Seule l’ombre des oliviers centenaires procure une relative fraîcheur.

Relative, c’est le mot et encore faudrait-il que les chèvres vous en laissent profiter.

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Dans ce paysage inchangé depuis des générations, tout peut arriver. Le temps a suspendu son vol. Le berger est rivé sur son GSM, ce qui nous rappelle que nous sommes en 2022.

Pourtant, rien n’a changé, les chèvres broutent, le berger siffle, le chemin est caillouteux et leur appartient. Ainsi que le vieux pont. Les ingénieurs romain l’ont certainement construit pour ces chers caprins. Et pourquoi pas ?

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