La caverne bordélique de Kenny Scharf refait surface
Peinture fluo et objets surdimensionnés
Il y a près de quarante ans, Kenny Scharf présentait pour la première fois une œuvre iconique : Cosmic Cavern, un amas de vieux objets peints de différentes couleurs fluorescentes qu’il avait amassé dans l’East Village, un quartier de New York. Dans le cadre de l’exposition Beyond the streets, Scharf ressort son installation, à laquelle il a ajouté de nouvelles pièces, de nouveaux déchets collectés au fil des années.

En interview, Kenny Scharf déclare « avoir toujours été obsédé par les déchets ». Quand il s’est installé à New York en 1978, la ville était un ramassis de détritus. Il suffisait de se baisser pour ramasser ce qui lui plaisait et d’ajouter un coup de peinture pour redonner une seconde vie à ce que d’autres avaient considéré comme mort. Pour lui, c’était le seul moyen de se moquer de « la mort du rêve Américain ».

Cosmic Cavern est née de “The Closet” (le placard), c’est-à-dire l’appartement dans lequel vivaient Scharf et Keith Harring : les artistes qu’ils côtoyaient (Fab 5 Freddy et Futura, par exemple) étaient invités à y laisser leurs tags. A cela venait s’ajouter les premières touches de peinture fluorescente ainsi que des objets surdimensionnés.

Les restes de leur appartement forment aujourd’hui une caverne multicolore et fluorescente dans lequel le spectateur est invité à venir se perdre. La nouvelle version de l’installation de Scharf est présentée à l’exposition Beyond the streets jusqu’au 6 juillet. Beyond the streets est une exposition qui s’ouvre à Los Angeles le 6 mai, et qui retrace l’évolution du street art et du graffiti à travers les années.

Lucas Richard