Blackpills : une application parfaite dans la forme, beaucoup moins dans le fond
Blackpills. Vous n’en avez peut être jamais entendu parlé, pourtant, cette application pourrait devenir un incontournable de votre quotidien. Ou pas.
Lancée le 5 mai 2017 par Daniel Marhely – Deezer – et Patrick Holzman – Canal +, AlloCiné – [Xavier Niel est investisseur] ce service de vidéo streaming souhaite, sur le long terme détrôner Netflix et surtout fidéliser un jeune public avec la production et la diffusion de séries uniquement. Si l’idée n’est pas révolutionnaire, le fait que tous* les contenus disponibles soient des productions originales et que les épisodes ne durent pas plus de 10 minutes l’est déjà plus. Ajoutez à cela la participation de Louis Leterrier – Insaisissables -, Zoe Cassavetes ou Luc Besson à l’écriture et/ou à la réalisation et, en théorie Blackpills remporte tous les hommages. Open Minded l’a essayé pour voir si en pratique aussi c’était un sans faute.
Ce qu’on a aimé
Le design et l’interface : L’application a vraiment misé sur un design pointilleux où les néons et le noir prédomine. C’est très facile d’utilisation et un simple numéro de téléphone est nécéssaire pour l’ouverture de votre compte. La simplicité est d’ailleurs maitre mot dans l’ensemble de l’interface, il n’y a pas beaucoup de réglages, une simple molette en haut à gauche pour choisir le langage, les notifications et – petite prouesse – vous permettre de choisir la qualité vidéo pour contrôler votre consommation de Go internet. L’utilisation aussi est bien pensée. L’application vous permet de reprendre votre série exactement où vous l’aviez laissée et de passer d’épisodes à épisodes comme Netflix, sans lever le petit doigt. Quand vous regardez en plein écran, c’est directement en glissant votre index de haut en bas – ou le contraire – que vous régler le volume. En bref design, l’interface et l’utilisation font vraiment un sans faute.
Ils mettent un petit coup de pied dans la fourmilière : Si je ne me suis pas particulièrement reconnu dans les personnages ou les séries proposées je dois avouer qu’elles ont au moins une chose en commun : c’est un peu différent de ce qu’on a l’habitude de voir.
Le choix des langues : Tout est disponible en VO sous titré en Français. Et pour une application française, c’est vraiment une bonne nouvelle.
Ce qu’on a moins aimé
L’utilisation et le design: Ce n’est pas encore possible de télécharger les épisodes pour les regarder en mode off line. Comme l’utilisation est réservée au téléphone c’est un peu handicapant. Le jingle qu’ils passent à chaque début d’épisode est clairement inspiré par « Black Mirror » sauf que « Blackpills » ce n’est pas du tout « BlackMirror ». On aurait aimé qu’ils aient un peu plus d’imagination. Mais ce n’est qu’un détail.
Le marketing : Blackpills c’est le genre d’application qui essaye désespérément de nous faire croire qu’ils connaissent « les jeunes » et du coup, ils font des raccourcis un peu faciles. Tout le marketing de l’application »Pilule noire » est centré sur la drogue mais surtout la banalise avec des textes vraiment limites : « L’addiction commence ici » / « Touche l’écran, prends ta dose » etc.. Une prise de risque à considérer quand on sait qu’un tiers des moins de 10 ans a un portable, 60% des 7-14 ans et 89% des 15-17 ans.
Les sujets : Drogue, sex, jeux vidéos… Les sujets sont un peu redondants et le traitement laisse vraiment à désirer : clichés et stéréotypes au programme. Une indication -10 ans ne serait pas de refus.
L’inégalité de la qualité des séries : Il y a certaines séries qui sont vraiment dures à regarder : « SKAL » – On suit la gueule de bois d’un Youtuber a qui il arrive que des problèmes. Il parle beaucoup face caméra, ce qui rend l’expérience encore plus insupportable- / « Pillow Talk », laissez moi simplement vous laisser ce qu’ils ont mis comme description, vous comprendrez : « Résolution #1 : Ne pas craquer sur le porno gratuit, la masturbation, les réseaux sociaux, les applis de rencontres … et Merde« / « Superhigh » avec – hahahhaha – Kev Adam’s – il joue un fumeur de joint dont la weed lui donne des pouvoirs – C’est catastrophique. D’autres qui sont addictives mais dont l’histoire n’est pas ficelée et où la définition du cliché prend clairement tout son sens comme « Exposed » ou, dans un autre registre : « Played ».
En bref, une application qui doit juste réussir à trouver son ton dans la forme et absolument éviter les clichés dans le fond. Dans l’ensemble c’est pas une torture de regarder mais c’est sur que Blackpills n’est pas encore prêt de remplacer Netflix.
*ou quasiment tous
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