Fini la galère, place aux galeries
S’adapter ou rester en marge. Voilà le dilemme auquel sont confrontés bon nombre de street artistes aujourd’hui. Le street art est désormais tant reconnu au niveau mondial qu’on pourrait parler d’un nouveau phénomène « tendance ». Expositions, photographie, marketing, publicité, mode, luxe… il s’exporte et s’institutionnalise. Confrontés à une réalité économique, les artistes ont souvent du mal à choisir leur camp: être vandales ou vendus?
Le street s’est tant démocratisé qu’il représente actuellement un vrai marché avec de nouvelles règles. Fini l’image d’un art subversif et illégal. Bien sûr, Internet et les réseaux sociaux y sont pour quelque chose puisqu’ils ont modifié l’approche du public avec ses oeuvres de rue, mais pas que. Les institutions, les marques et les galeries commencent elles aussi à s’intéresser au phénomène. Certaines oeuvres sont même retirées de l’espace public pour être vendues aux enchères. Voilà comment le street art s’est imprégné de ce à quoi il s’opposait: les normes.
Certains artistes pensent donc que le street art glisse vers la marchandisation et l’embourgeoisement, d’autres que sa démocratisation permet de valoriser leur travail. Joachim est un de ces artistes « nouvelle génération » parti avec sa bombe depuis la rue pour arriver dans les galeries ou des espaces dédiés. Oui, l’artiste graffe sur commande en partenariat avec les autorités et non plus contre elles. Pour les puristes, il est plus question d’art contemporain que de street art. En effet, le street art est à l’origine un art de rue libre et engagé pas un objet de commande.
Pourtant, Joachim ne se démonte pas. Même s’il a aussi commencé à peindre de façon clandestine, son point de vue sur la question diffère. Travailler avec les autorités, c’est aussi une manière de faire connaître son travail mais aussi de proposer des œuvres de qualité: « Quand tu travailles de cette manière, tu dois agir vite : je n’étais jamais satisfait de mes fresques. »
Et puisque du mur à la toile, il n’y a qu’un pas, l’artiste jouera avec les contraintes de l’espace lors de son exposition colorée « Till Death Do Us ‘Art’ » du 21 avril au 19 mai 2017. En effet, Marc Breyne et Alain Huberty, deux galeristes bruxellois, vont ouvrir une nouvelle galerie et, avant de commencer les travaux, ils laissent carte blanche à notre artiste pour réaliser des œuvres éphémères et ludiques.
Ainsi, Joachim pourra présenter son univers coloré et dynamique au public. Après tout, le street art c’est avant tout une question de partage.
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