Dans un milieu très fermé du graffiti, Lady Pink a réussi à se faire une place et un nom.
Vous pouvez l’appeler Lady Pink NY, Pink, ou simplement Sandra Fabara, cela ne changera rien à ce qu’elle représente aujourd’hui dans l’histoire du graffiti new yorkais. Dès 1970, elle s’impose parmi les graffeurs du métro new yorkais, jusqu’à acquérir le statut de référence.
Née en Équateur, elle déménage avec sa famille dans l’est de l’Amérique, direction la grosse pomme, âgée d’à peine 7 ans. En 1979, Lady Pink appuie pour la première fois sur le caps d’une spray de peinture, en direction d’un mur. Elle réalise son premier graffiti. Jusqu’en 1985, elle posera son blaz (autrement dit son nom) sur des trains aux côtés d’autres graffeurs évoluant sur la scène new yorkaise.
Il faut savoir deux choses de cette époque : la première est que dans les années 1970, le graffiti n’est pas du tout considéré comme un art mais comme une pratique vandale de jeunes « rebelles » qui dégrade le mobilier urbain; la seconde est que ce milieu très fermé est exclusivement masculin. Pas facile pour Lady Pink de se faire une place et un nom au sein de la communauté d’artistes urbains de la ville où elle vit… :
Nous défendons nos oeuvres avec nos poings et notre courage. Quand vous avez des gars qui vous manquent de respect, vous allez devoir leur donner une leçon, sinon ils vont continuer à vous marcher dessus. Je suis désolée, mais c’est la façon dont ça fonctionne la-bas, et ce n’est pas facile. Mais cela reflète également ce qu’est le monde de l’art en général : 80% d’hommes blancs. Alors, vous devez vous battre bec et ongles, crier et supporter, être entendue et être grande pour obtenir le respect.
Extrait de sa description sur le site du Brooklyn Art Museum
La jeune femme ne lâche pas l’affaire et s’impose, jusqu’à obtenir le respect des hommes avec qui elle peint. Le second rôle qu’elle joue dans le film documentaire « Wild Style » avec Lee Quinones lui permettra de boucler la boucle : Lady Pink est connue et reconnue comme la première femme a avoir contribué à l’explosion du graffiti à New York. Respect !
Sa première exposition, elle la fait à 21 ans au Moore College of Art et rentre ainsi sur le marché de l’art. Et si elle décide de se consacrer uniquement aux toiles et aux fresques sur commande, c’est car ses oeuvres se vendent de plus en plus cher. Son style bien particulier est clairement personnel : dans les années 1980, ses réalisations sont de style Old School, le tout premier mouvement pictural du graffiti américain entre 1980 et 1990, né dans les rues de New York. 10 ans après, c’est plus dans le Wild Style qu’on la retrouve, un style caractérisé par des lettres à la composition et à la construction complexes, rendant la lecture difficile. Après l’an 2000, on retrouve de nombreuses influences psychédéliques dans ses toiles et ses murs, avec un regard un peu plus tourné vers le figuratif à défaut du lettrage.
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