Les moines tatoueurs

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Yak Shant, le tatouage magique

La Thaïlande, pays des Siams, du sourire, des lady boy, de la boxe thaï, mais aussi des tatouages magiques et sacrés prodigués par des moines bouddhistes. Le tatouage se popularise dans les pays occidentaux à partir des années soixante, de par l’ouverture vers les spiritualités orientales mais il est en Thaïlande, tout comme en Polynésie un rituel tribal, sacré et millénaire. Les Sak Yant ( de sak, tatouage et yantra, prière) apparaissent à l’époque de l’empire Khmer, vaste empire né au Cambodge, s’étendant au sud du Vietnam, au sud-ouest du Laos et en Thaïlande dont la capitale est la cité royale de Angkor.

Il revient au maître de choisir les motifs qui seront inscrits, en fonction de la personnalité, des aspirations ou des rêves du candidat, qui devient pas la suite son disciple. Selon le motif les inscriptions doivent apporter santé, richesse, prospérité, force, chance, résistance, charme ou différentes autres vertus au tatoué. Lors du tatouage le moine transmet de la magie dans le tatou au cours d’un rituel durant lequel il récite des prières sensées imprégner les motifs gravés dans l’épiderme. Le rituel terminé, le tatoué rentre parfois en transe, se prenant pour l’animal marqué sur sa peau. Ça arrive souvent pendant le festival du temple de Wat Bang Phra comme nous le montre les compères de VICE.

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A l’époque ils étaient effectués avec une tige de bambou trempée dans l’encre pour ensuite piquer sous l’épiderme et imprégner la peau. Désormais ils sont fait à l’aide d’une tige de métal, le matériel est plus moderne mais la technique ne diffère pas. Même si cette technique est un petit peu plus longue et douloureuse, le principal avantage à l’instar du dermographe est une plus grande précision et une plus rapide cicatrisation.

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Lorsqu’ils sont exécutés dans les temples par les moines, il revient au maître après une courte discussion de choisir le motif en fonction des caractéristiques et de la force spirituel du client (qui n’achète pas son tatouage mais qui se le procure en échange d’un don, manière détourné de vendre la spiritualité bouddhiste), c’est donc le tatouage qui choisit son propriétaire et non le contraire. Tous les motifs ont une signification, Yant Nâ par exemple procure fortune et chance à l’individu qui le porte sur sa peau. Le client doit ensuite observer certaines règles et contraintes dans sa vie pour que la magie puisse opérer. Ne pas manger de chien, ne pas cracher dans les toilettes, respecter ses parents, ne pas boire d’alcool du verre de quelqu’un d’autre, ou ne pas inciter une personne à boire de l’alcool de ton verre, ne pas s’engager dans des commérages sont des exemples de way of life à poursuivre pour que la magie opère.

Le Sak Yant est aujourd’hui un effet de mode chez les occidentaux, ils ne sont plus forcément effectués dans des temples mais aussi chez quasiment n’importe quel tatoueur thaïlandais même si les tatouages religieux restent plus ou moins interdits (en principe) chez les tatoueurs. Une partie de la société bouddhique thaï déplore l’engouement de cet art sacré et sa commercialisation. Le collectif Knowing Buddha mène ainsi une campagne d’interdiction des tatouages à dimension religieuse et de toute utilisation de la religion bouddhique dans un but non spirituel. Lara Croft, euh Angelina Jolie pardon, a popularisée le Sak Yant en occident en vantant leurs effets bénéfiques sur le cours de sa vie.

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Michel-Angelo

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