L’exode vénézuélienne
Open Minded vous en parlait il y a quelques semaines, le Venezuela traverse une des plus grandes crises de son histoire récente. Entre la sécheresse, la forte criminalité et les pénuries alimentaires, c’est tout un peuple qui est aujourd’hui à l’agonie. Les étalages sont vides. 80% des produits de premières nécessités comme le riz, le sucre et les produits hygiéniques sont introuvables.
Les scènes de pillages se sont multipliés suite à la chute du cours du pétrole, principale source de revenus du pays. Dans le désespoir, ce sont des milliers de vénézuéliens qui tentent de traverser illégalement la frontière colombienne malgré sa fermeture décidée il y a un an par le président vénézuélien Nicolas Maduro.
Poussées par la faim, des familles entières tentent leur chance de l’autre côté de la frontière. « On a décidé de traverser la frontière car nos placards sont vides et les enfants ont faim » dit à la télévision colombienne une des 700 personnes ayant traversé la frontière le mardi 5 juillet dans la province de Tachira dans l’ouest du Venezuela. Chose étonnante, une fois leurs achats passés, les vénézuéliens ont repassé la frontière en entonnant l’hymne national.
Pourquoi le pays connait-il des pénuries ?
Le Vénezuela est naturellement un des pays les plus riches du monde par ses immenses réserves de pétroles mais paradoxalement, le pays est un des états les plus pauvres de la planète. Aujourd’hui, la crise est le fait de la chute du cours du pétrole qui a fait drastiquement chuter les recettes de l’état, creusant ainsi un déficit déjà lourd. Les recettes en moins rendent plus difficiles les importations dont le pays a besoin pour se nourrir. Le pays n’est en effet pas auto-suffisant et ne produisant quasiment rien est obliger de tout importer. Pour relancer l’économie locale, le Président maduro avait baissé de 60% les importations sauf que cette décision n’a fait qu’accentuer la crise alimentaire et les pénuries.
Le gouvernement socialiste a pourtant introduit en 2003 des contrôles sur les prix pour les rendre abordable pour les défavorisés. Cependant, on estime à 40% le nombre de ces produits passés en contrebande en Colombie. L’opposition accuse maintenant le gouvernement d’être responsable de la mauvaise gestion des denrées alimentaires tandis que ce dernier blâme le résultat d’une guerre économique avec les voisins sud-américains.
« C’est la guerre (économique) » !
Le président vénézuélien avait en août 2015 fermé la frontière pour justement empêcher la contrebande de passer du Vénezuela à la Colombie. Les vénézuéliens désireux d’aller en colombie doivent doivent maintenant obtenir un visa au près des autorités. Mais comme le manque de nourriture devient drastique, beaucoup profitent des frontières poreuses pour passer de l’autre côté.
Les autorités colombiennes avaient déjà, en juin, déclaré un incident similaire arrivé à Puerto Santander, à 60 km au nord de Cucuta quand 400 vénézuéliens avaient traversé illégalement la frontière pour se procurer de la nourriture. A l’occasion de la fête nationale Vénézuélienne du 5 juillet, le président Maduro a affirmé vouloir croitre sa puissance militaire face à ceux qui mènent une « guerre non conventionnelle » contre son pays.
Dans un pays à l’agonie et luttant désormais chaque jour pour ne pas mourir de faim, le renforcement militaire prôné par Nicolas Maduro ne risque pas de changer la donne car le Venezuela a aujourd’hui surtout besoin de se réformer et d’un nouveau leadership.
Webzine mutualisé, Open Minded dispose de son propre contenu rédactionnel.
En passant de l’art à la musique, découvrez les interviews ou chroniques d’artistes nous ayant tapé dans l’oeil !
La mode décryptée : street culture ou haute couture ? Soirées à gogo ou expo ?
Articles pertinents et bons plans sont à retrouver ici !
Are you really Open Minded then ?!