Street art dans les coulisses du Palais de Tokyo
Dans les sous-sols du Palais de Tokyo, centre d’art contemporain de Paris, se cache le Lasco Project. Une cinquantaine d’œuvres de street artistes restent dans l’ombre, sauf lors de visites publiques trois fois par semaine.
Projet initié en 2012 par Lek, Sowat et DEM189, une dizaine d’artistes ont eu carte blanche pour investir le Palais de Tokyo à l’architecture très industrielle. Référence non dissimulée à la grotte de Lascaux et ses premières peintures rupestres, le Lasco Project continue d’exister et accueille des artistes désireux d’expérimenter leur art dans des couloirs et escaliers de service.
Dans les entrailles du Palais de Tokyo, accompagné d’un médiateur culturel, la visite de 30 minutes est trop courte. La frustration est grande de ne pouvoir ouvrir d’autres portes renfermant des trésors visuels. Mais peu importe, ce petit aperçu du terrain de jeu expérimental convint aisément.
Les murs blancs de l’étage laissent place au béton et tuyaux apparents. La température chute, et les pupilles s’agrandissent face à cet endroit incongru éclairé de lumières rouges. On air ! C’est parti pour un aperçu de trois splendides œuvres.
Clean Peterson
Artiste de Los Angeles et assistant de Shepard Fairey, Clean Peterson a investi un mur de 50 mètres avec sa peinture de danse macabre. Il dépeint ici ce qu’il a vraiment vécu lors d’une descente aux enfers. Devenu SDF, il a connu l’addiction à l’héroïne et la violence des rues. La violence, c’est justement le thème principal du mur. Des courbes y s’entremêlent telles une ronde digne d’un tableau de Matisse. Mais point de joie, la scène représente une rixe à l’arme blanche entre vagabonds et policiers. Quelle sera l’issue finale ? Un bain de sang sans doute.
Vhils
Artiste phare de la scène portugaise, Vhils, remarqué par Banksy, grave dans les murs au marteau burin. En retirant des couches, il sculpte des visages d’anonymes. Un long travail minutieux et toujours impressionnant.
Dran
Auparavant soutenu par Banksy, Dran l’artiste de Toulouse a repris les pinceaux après une absence prolongée. Sans modèle au préalable, cette œuvre cauchemardesque teintée d’humour noir pointe du doigt des problèmes sociétaux.
Actuellement, l’artiste grec Faitakis peint à l’entrée du Palais de Tokyo une oeuvre d’émeutes sur fond d’or d’inspiration byzantine.
Visite gratuite sur présentation d’un billet d’entrée les mercredis, samedis et dimanches à 12h30.
Solenn Cordroc’h
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