On a rencontré Mush pour son exposition « Strip it ! »

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MUSH

Le street artist Mush expose jusqu’au 25 juillet à la galerie “Nunc!”

C’est à la galerie « Nunc ! » dans le Vème arrondissement que vous accueilleront les très sympathiques Charlotte et Charlotte, tenancières du lieu. Actuellement c’est le street artist Mush qui est exposé, et ce, jusqu’au 25 juillet.

Pour l’occasion, nous l’avons rencontré, lunettes de soleil vissées le nez, il nous en a parlé un peu plus, de quoi bien comprendre le sens véritable de cette belle exposition, riche en détails et en couleurs.

Quelle est la particularité du strip art ?

Alors déjà, je suis très axé sur les jeux de mots, les lettres. Strip ça vient des bandes. J’aime bien représenter les choses sous forme de matière, le strip c’est plus défini « sous des bandes« , des momies. C’est devenu un élément graphique. On pourrait définir ça, sous un tissage organique, de la tresse, de la couture. Le strip c’est de la direction, du mouvement, de la couleur, de la force.

Mush

Quel est ton parcours et comment tu en es venu à faire du strip art ?

Je dessine depuis que je suis gosse. Je suis vraiment un passionné, pur et dur. C’est après le lycée, je me suis inscrit dans des écoles d’études artistiques supérieures et je me suis lancée dans le design graphique, communication visuelle. A partir de là, j’ai commencé à tourner tous mes projets autour de Mush, autour du milieu du graffiti. A la base le strip c’était surtout un élément de matière, des petits détails dans les dessins que je faisais. J’avais un style de dessin très graphique à l’époque, en noir et blanc, au stylo. C’était un petit élément de détail parmi tant d’autres et puis un jour, je me suis dit « pourquoi ne pas faire une feuille entière ? »

 

Mush s'amusait à recouvrir les cartes de la météo sur les journeaux.
Mush s’amusait à recouvrir les cartes de la météo sur les journeaux.

D’où est-ce que t’es venu le virus du graffiti ?

Alors c’est tout con, mais la passion pour le graffiti, ça remonte à très très loin. Ça remonte à l’époque des voyages pour aller chez mon père et que je traversais ces routes et ces murs qui étaient recouvert de peinture et j’ai eu un déclic pour ça. La première fois que j’ai tenu une bombe dans mes mains, un spray. En fait, je ne sais pas, il y a eu un flash, un coup de foudre. Je ne sais pas le geste, le bruit, l’odeur. Je suis assez perfectionniste et n’aime pas l’échec, le fait de ne pas savoir maîtriser quelque chose dès le début, ça m’a frustré. Je vais te donner une anecdote sur le graff’ qui n’est justement pas positive. C’est ça qui est assez marrant, ma première expérience, j’étais en train de nettoyer des gars et sans m’en rendre compte, ils étaient pas loin. Malchance, j’étais au mauvais endroit, au mauvais moment, oui, mauvais souvenir. Ce n’est pas ça qui m’a fait flippé, parce que finalement j’étais tellement excité par le fait d’avoir peint que je me suis dit  » vas-y je m’en fous de m’être fait casser la gueule, vas-y je vais recommencer, il faut que j’apprenne, il faut que j’essaie à tout prix ».

Quelles sont les différentes étapes pour réaliser tes œuvres ?

Y a des moments où je pars beaucoup sur du dessin académique, je redessine directement le personnage, à main levée. Faut déjà avoir une base, avoir un personnage placé dans un format. Chaque élément est positionné dans un format de telle façon à ce que l’œil se dirige sans en sortir. C’est là où on voit que mes études ont été bénéfiques pour moi. Mais y a toujours un coup de dessin avant le résultat final. Pour Denver, là j’y suis allée d’un coup, mais sinon il y a de la recherche. Généralement je me dis : « Qu’est-ce que je vais créer ? » Et je le fais.

Mush

Sur quels supports préfères-tu travailler ?

Là où je m’éclate et surtout où j’avance dans ma construction c’est que je ne peins pas que sur des toiles. J’aime bien aussi peindre sur des objets, mais aussi dans la rue. J’aime bien choisir un mur pour sa texture, pour son emplacement et sa lumière. Je ne peins pas quelque chose que j’ai préparé, mais qui a un rapport avec mon sentiment, dans le moment « M ». Je n’ai pas de préférence, c’est vrai que la toile c’est bien, parce que ça marque le temps. C’est le support de prédilection. Mais sinon, non, j’aime bien foutre le strip sur autre chose.

MUSH

Raconte-nous un peu l’histoire de cette exposition ?

Je ne réfléchis pas à quoi mettre sur une expo’, chaque personnage a été fait sur un moment parce que j’y pensais. Je ne pense pas que la nana de la galerie, Charlotte, voulait cette éthique de personnages. Moi j’ai fait ça parce que c’est une bonne façon de me représenter. De la trame je suis allée jusqu’à des formes et de ces formes, je les ai intégré à des personnages et ces personnages sont arrivées à cette expo. Le côté rouge, du personnage Maskass dans Mario, c’est parce que moi aussi j’ai un côté méchant, comme tout le monde. Alice c’est plus pour le côté psychédélique, pour la recherche, la création, l’imagination. Pour ce qui est de Denver, c’est plus à l’émotion, à mon souvenir, par rapport à mon petit chien, parce que je l’ai perdu. Tortue ninja c’est mon enfance. Inspecteur gadget c’est du cartoon, les dessins animés Disney c’est aussi mon enfance. Il fallait que je mette à l’honneur tout ça. Après je passerai à une autre étape, mais voilà, au moins je l’aurais fait. Je pense que tant que je n’aurais pas fait tous les personnages dont j’ai envie, je ne changerais pas de sujet. C’est ça qui est cool, c’est que ça ne s’arrête pas, il y a toujours des personnages à faire.

MUSH

Est-ce que tu as d’autres activités à part le strip art ?

En fait je peins toute la journée, donc d’autres activités… (rire). A part exposer, ouais, je fais des performances. Ça m’arrive d’être appelé pour faire des performances, ça m’arrive de prêter des toiles pour exposer, pour avoir de la visibilité en plus. Ça m’arrive de faire des vidéos, pour justement différents sites, mais aussi pour avoir de la médiatisation derrière. On essaye de faire bouger les choses, après voilà, moi je peins, et comme je dirais toujours « mon style de vie est un art, et mon art est un style de vie«  donc j’essaye juste de vivre de ce que j’aime.

Quelles sont tes influences ?

J’écoute tout ce qui est basé sur du hip hop, déjà chaque toile que je peins, je les fais avec de la musique. Je suis quelqu’un de très de solitaire à la base, donc forcément la musique m’accompagne beaucoup. Je pense que la musique rythme mes tableaux, après mes influences, que ce soit en matière de peinture, c’est très sur la première scène du graffiti. Ce sont les artistes qui sont connus et réputés dans le graffiti aujourd’hui. Ce sont ceux qui m’ont donné envie de peindre quand j’ai été gosse, j’avais envie d’être comme eux ! Pour te donner une anecdote, j’ai eu la chance de rencontrer Cop2 en personne, j’ai peint en privé avec lui, grâce à un ami en commun, Cyril, qui fait les bijoux Aaron Jah Stone. Mais grâce à la galerie, j’ai pu rencontrer Astro et quand j’étais gosse, je voyais ces mecs-là dans les magazines, pour moi, c’étaient des héros. La petite récompense, pour moi aujourd’hui, même si je suis fan, c’est de me dire que voilà je suis près d’eux. Avoir une passion commune, ça rapproche.

MUSH

 

Parles-nous de tes futurs projets ?

Une exposition c’est une étape, j’ai commencé à dessiner quand j’étais jeune, des dessins perso’, puis maintenant c’est pour vivre, c’est un besoin. Là j’expose jusqu’au 25 et sinon le 10 Octobre, avec la maison d’édition  » Critères Édition « , qui s’occupe de la galerie Nunc ! Il y a un livre qui va s’appeler « Post-graffiti ». Je pense qu’on sera une dizaine d’artistes à exposer dedans, il y aura d’ailleurs également une exposition en Octobre. L’année prochaine, sera une bonne année.

MUSH

Pour finir, est-ce que tu es open minded ?

Je suis très ouvert d’esprit, je suis « soul partage », en plus votre plateforme est très bien référencée. Open Minded ça veut dire beaucoup de choses, ce n’est pas que ouvert d’esprit. C’est être ouvert en général, je pense que déjà pour aimer l’art, il faut être ouvert.

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