Tu peux zapper Ink Master
Des émissions de télé dédiées au tatouage, les Etats-Unis nous en fournissent des pelletées mais, pour qui aime un tant soit peu le tatouage, elles sont le plus souvent des déceptions qui utilisent les bons gros clichés, les pseudos querelles entre artistes et, surtout, une vision très inexacte du métier. Alors, forcément, lorsque tu entends parler d’une nouvelle émission de tatouage, t’as de quoi être septique. Et là, boum, je tombe sur l’annonce de la frenchy Tattoo Cover : Sauveurs de Tatouages sur TFX.
Déjà, le fait qu’un de mes potes tatoueurs y officie est déjà un plus, mais surtout, ce sont trois grands talents du tatouage français (et également des gens d’une grande humilité et gentillesse) qui ont été recrutés : Amy Mymouse, Marty Early et Diego Moraes. Comme j’ai croisé Marty et Amy au Mondial du Tatouage, on s’est posés et j’en ai profité pour leur demander pourquoi Tattoo Cover n’était pas une émission comme les autres et, du coup, pourquoi il fallait la regarder.
Open Minded : Comment vous êtes-vous embarqué dans cette aventure ?
Marty : Tin-Tin et le SNAT (le Syndicat des tatoueurs) travaillaient avec la production, Coyote, pour faire quelque chose de vraiment pro, donc je trouvais que ça serait une bonne expérience. Mais en fait, j’ai été menacé de mort si je ne participais pas ! Non, je rigole. Moi je suis arrivé en dernier, c’est Amy qu’ils ont contacté en premier.
Amy : C’est Grenouille du SNAT qui m’a contactée. Elle m’a expliqué que c’était une collaboration entre tatoueurs et télé, donc que les choses seraient soignées. Ils avaient sélectionné quelques tatoueurs français et la maison de production nous a, en quelque sorte, auditionnés : ils nous ont filmés pendant qu’on tatouait.
Marty : Ah bon ? Moi ils m’ont filmé sous la douche, ils m’ont dit que c’était normal ! (rires)
Open Minded : Comment s’est déroulé le tournage ?
Amy : Il a duré une semaine. Nous tournions dans le Sentier, dans une galerie d’art aménagée en studio de tatouage. Le SNAT s’était occupé de tout mettre aux normes sanitaires exigées pour la pratique de notre métier.
Marty : C’était un endroit vraiment magnifique, on était aux anges.
Amy : Nous n’avons pas rencontré les clients avant le tournage, pour préserver la surprise, mais leurs tatouages nous avaient été présentés pour ne pas être pris au dépourvu et leur offrir du vrai bon boulot. Coyote nous avait même envoyé beaucoup plus de tatouages et c’était à nous de leur indiquer ceux qui nous serait possible de recouvrir convenablement.
Marty : Les clients ont été sélectionnés en fonction de leur histoire et ils ont trouvé des trucs qui sortaient du lot. Un des clients de Diego était particulièrement attachant, mais tous étaient super choux.
Amy : Il y avait un fan absolu de Titanic, tous ses tatouages étaient consacrés au bateau naufragé. Par exemple, il avait le portrait d’une petite fille, je crois que c’était une survivante. Au début, j’ai trouvé ça un peu weird, mais il était tellement sympa. Il a même offert une BD à Diego !
Marty : Le client qui m’a le plus marqué personnellement avait une vieille épée dans le dos avec une histoire bien particulière. Je lui ai proposé un crâne de samouraï. C’était une grosse pièce et je pensais qu’il n’accepterait pas. En fait, il était partant et il a super bien géré la douleur. D’autres moins …
Amy : Oui, il y a eu des larmes … Sinon moi, comme par hasard, j’ai eu une fan d’Amy Winehouse (Note d’Open Minded : Amy Mymouse est son pseudo, un jeu de mot avec le nom de la chanteuse décédée). Elle avait les mêmes tatouages qu’avait son idole et je lui ai fait une poupée new school à son effigie. Elle est chanteuse elle aussi et elle a chanté dans le studio.
Marty : Oui, j’étais en bas, j’ai entendu ça ! C’était marrant d’avoir des clients comme ça, un peu bigger than life … Une dame nous a même fait des cadeaux à tous. Des gens vraiment sympas. Sinon, en dehors du tournage, on faisait que bouffer, j’ai pris sept kilos !
Amy : Moi, j’ai surtout mangé du vin … (rires) Enfin, après le boulot bien sûr !
Open Minded : Qu’est-ce qui différencie Tattoo Cover des autres émissions de tatouage ? Pourquoi faut-il la regarder ?
Marty : En fait, c’est plus un documentaire qu’une émission de télé réalité. Ils filment ce qui se passerait dans un vrai studio, au naturel, sans scénario. Quand on nous voit jouer aux jeux vidéos, ce n’est pas prévu, c’est réel. D’ailleurs, Amy a perdu, haha ! Bon après, vu que toute la France va regarder, on se tenait un peu mieux que dans nos salons, où on se lâche davantage.
Amy : En plus, ils avaient fait les choses bien côté technique. Ils avaient fait venir une caméra spéciale pour les gros plans en slow motion. Il y a vraiment des belles images. Et puis, surtout, c’est éducatif. Cela parle de la passion du tatouage, du rapport avec les clients, de l’art …
Marty : Voilà. On ne s’appelle pas Brandon et Joanna, on n’est pas enfermés dans une ville je ne sais pas où … On fait juste notre boulot, on fait des bons tatouages et les gens qui les portent sont contents. C’est l’essence même du métier de tatoueur. Et puis, c’est la première vraie émission française sur le sujet et elle est marrante. Moi, je ne demande pas plus !
A Open Minded non plus … Et toi, ça te tente ? Rendez-vous le 29 Mars sur TFX pour mater Tattoo Cover : Sauveurs de Tatouages avec Cécile Djunga, Amy Mymouse, Marty Early et Diego Moraes.
En attendant, tu peux regarder les bandes annonces.
Jen Ripper
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