Le cashless en festival : c’est bien ou c’est vraiment pourri ?

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Cela fait plus de 3 ans que le cashless me prend la tête en soirée.

De plus en plus, le système de paiement sans monnaie fait parler de lui. Du coup, on s’est demandé si on était gagnants ou perdants dans cette histoire, nous, petits festivaliers assoiffés ! 

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Le cashless en quelques lignes

Ce système de paiement sans carte bancaire ni monnaie a été utilisé pour la première fois en 2011, au célèbre festival Sziget qui se déroule tous les ans à Budapest. Le principe est simple comme bonjour, et permettrait d’éviter de nombreux problèmes lors des encaissements effectués aux stands de boisson et de nourriture présents dans l’enceinte de l’évènement. On télécharge une application sur son smartphone, on transfert de l’argent avec notre carte bancaire sur son compte, et une fois au festival, on a une carte de crédit magnétique « Cashless » grâce à laquelle il suffit d’un bip pour payer ses consommations.

Un système de paiement qui change la vie, ou pas

Petite révolution dans le monde des barmans débordés aux festivals, le système de carte cashless s’est répandu comme une traînée de poudre dans le monde de la teuf. Et ce ne sont pas les organisateurs qui diront le contraire, comme « Pierre-Henri Deballon, fondateur de Weezevent, qui équipe près de 70% des festivals français ayant recours à cette technologie » (Libération.fr). Pas étonnant de constater la nette augmentation du nombre de festivals pro-cashless, quand on sait que La Route du Rock a constaté « une augmentation de 10 à 30% de son chiffre d’affaire par rapport à l’an dernier grâce à ce système magnétique » (RTL.fr). Si les organisateurs y trouvent leur compte, ce n’est pas toujours le cas des utilisateurs, et l’initiateur de La Route du Rock ne s’en cache pas :  « Pour les festivaliers, l’avantage est moindre (…), les vrais avantages sont du côté des organisateurs ».

Alors, on se fait entuber ou quoi ?

Si on comprend parfaitement que le cashless est plus pratique sur le plan de la gestion des stocks, du suivi des transactions et l’encadrement des échanges de monnaie que gèrent les organisateurs, de notre côté, nous les festivaliers assoiffés, nous disposons de quelques éléments qui nous poussent à douter.

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Première étape : se créer un compte

Il faut aller sur Internet avec son téléphone ou son ordinateur avant le festival pour entrer nos informations personnelles et bancaires dans une base de données qu’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam. On crédite un certain montant, dont la hauteur est souvent imposée à 10 euros minimum. Dans certains cas, il faut payer une commission d’un euro pour son premier chargement.

Deuxième étape : récupérer sa carte au festival ou à la soirée

Il faut faire la queue, comme tous les autres festivaliers obligés eux aussi de prendre une carte cashless. Sinon, impossible de payer en liquide ou en carte bancaire au bar, donc impossible de boire. Déjà là, on doit attendre une belle poignée de minutes pour récupérer son dû. On commence à hésiter, là.

Troisième étape : payer ses consommations

Et non, les drones ne nous livrent pas encore nos pintes en cashless. Par contre, on fait toujours autant la queue au bar pour prendre deux bières qui nous donneront envie d’aller aux WC, pour encore attendre son tour. Si le cashless permet aux barmans d’encaisser plus rapidement, il ne permet pas forcément aux assoiffés d’être servis en une minute.

Quatrième étape : vérifier ce que l’on a payé et recharger son compte

Au festival musical Art Rock qui s’est tenu du 2 au 4 juin 2017 à Saint-Brieuc, l’application reliée au compte cashless enregistre toutes les consommations que vous avez achetées.Ça  permet alors d’avoir une vraie raison de pleurer le lendemain, au moins. Sans oublier que pour recharger, c’est par tranche de 10 euros, avec parfois un euro de commission à ajouter.

Cinquième étape : se faire rembourser

Puisqu’on aime souffrir, une fois la beuverie terminée, il faut ensuite récupérer son argent en le réclamant sur le site du festival en question, si on n’a pas déjà perdu sa carte dans les toilettes sèches à 5 heure du matin. Auquel cas, on a fait un heureux qui s’est joyeusement servi des binouzes gratos ! Sinon, si le montant restant sur la carte n’est pas récupéré, il va tout droit dans les caisses d’une oeuvre caritative. Pas mal, sachant qu’un bon paquet de personnes oublient d’aller sur le site à temps pour récupérer leur quelques sous.

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Personnellement, j’ai choisi d’éviter le cashless ! Pour boire maintenant, je fais des super clins d’oeil 😉

Elisa Barbier

 

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