Commando de la mort et terreur en Uruguay

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Un très vieux système de répression

Le plan Condor, ça te dit quelque chose ? Ce n’est ni plus ni moins qu’un système organisé d’élimination (parfois au hasard) d’opposants politiques. Ça se passe en ce moment et de l’autre côté de l’Atlantique, dans plusieurs pays d’Amérique latine. Et spécialement en Uruguay. Mais ce que l’on entend par là est bien plus ancien, ça date du règne du dictateur chilien Pinochet.

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Les dictatures au pouvoir à l’époque dans la région (dans les années 70 donc) s’échangeaient purement et simplement des informations sur les opposants politiques de différents pays. Parfois les régimes s’échangeaient les opposants eux-mêmes. Résultat ceux qui s’élevaient contre les dictatures n’étaient en sécurité dans aucun des pays suivants : Chili, Argentine, Brésil, Uruguay, Bolivie, Pérou et Paraguay.

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Le rapport ? Et bien c’est tout simplement que ce plan condor est en passe d’être remis en activité, par un obscur groupuscule qui se fait appeler le « Commando Général Pedro Barneix ». La question que se pose alors toute personne n’étant pas experte de la géopolitique sud-américaine est : qui était Pedro Barneix ? C’est un ancien général de la dictature militaire mis en examen en 2015 pour la torture et l‘assassinat d’un militant de gauche en 1974. Il s’est suicidé lorsque les policiers sont venus l’arrêter, prétextant monter dans sa chambre pour aller chercher ses chaussures.

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Et les membres du commando crient vengeance. De quelle façon ? Ils ont adressé aux médias du pays une liste des personnalités qu’ils ciblaient. À chaque suicide d’un ancien tortionnaire (rongé par la culpabilité par exemple) ou à chaque fois que quiconque tenterait de condamner les auteurs de tortures sous la dictature (de 1973 à 1985), les membres du commando tireraient au sort une personne de la liste pour la rechercher puis la tuer. Tu as bien compris. Les types sont en train de demander l’impunité pure et simple pour toutes les personnes impliquées dans des faits de tortures/meurtres/enlèvements/disparitions d’opposants.

Un magistrat français figure sur la liste des menacés à mort par le commando (il leur a d’ailleurs répondu).

Et le mystère persiste concernant l’identité des membres de ce commando. Personne n’a de pistes, pas même la justice uruguayenne. De pistes sérieuses tout du moins. Puisque le seul élément sur lequel peuvent travailler les enquêteurs est la présence de deux officiers militaires complices aux côtés de Barneix lorsqu’il tua Aldo Perrini (meurtre pour lequel il a été mis en examen, tu te souviens ?). C’est encore un peu vague comme indice, et impossible d’élucider quoi que ce soit avec ça.

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