A Genève, les buralistes se réjouissent du cannabis légal
La Suisse l’a fait. Du cannabis vendu en bureau de tabac ! Depuis un peu plus de deux semaines, vous pouvez acheter des pots de cinq grammes de cannabis, en vente libre, chez certains buralistes genevois. Mais attention, on n’est pas à Amsterdam. Pas de coffee-shops, pas de lieux déterminés pour fumer, et surtout impossible d’acheter ta weed préférée pour t’éclater la tête : ce cannabis contient moins d’1% de THC.
En effet, depuis 2011, la production et la vente de cannabis contenant du CBD mais pas ou peu de THC est légale en Suisse, même si la législation est peu connue. Déjà disponible à Zurich et Berne où il cartonnait depuis plusieurs mois, le cannabis légal débarque à Genève et est déjà un tel succès, que certains buralistes se lamentent de ne pas encore en avoir, comme le raconte une gérante de bureau de tabac dans la Tribune de Genève : « Je n’en ai pas. Mais depuis trois jours, on ne parle que de ça et plein de clients m’en réclament. ». Un autre, qui elle en a déjà vendu 150 pots en deux semaines, se réjouit : « Ça marche très, très fort. Je crois que je vais arrêter de vendre des cigarettes ! », plaisante-t-elle. A 62,50 francs suisses (58,50€ environ) le pot, on la comprend.
Beaucoup de clients achètent ce cannabis, riche en cannabidiol pour ses vertus thérapeutiques, bien que les buralistes ne puissent les utiliser comme argument marketing. En effet, le CBD est connu pour ses effets relaxants, et antidouleurs. De plus, il pourrait avoir des effets antioxydants, anti-inflammatoires, anticonvulsifs, antiémétiques, anxiolytiques, hypnotiques ou antipsychotiques (selon Sweissmedic, l’institut suisse des produits thérapeutiques). De nombreux sportifs suisses de haut niveau affirment en consommer, passant les contrôles anti-dopage sans problèmes, puisqu’il est légal. Un autre buraliste raconte : « Des gens de tout âge en achètent. J’ai même un malade de Parkinson qui me dit prendre moins de médicaments. Ici, tout ce qui est cher se vend. Surtout les produits faits en Suisse. ». Car oui, ce cannabis est suisse. Une quinzaine de petites sociétés sont chargées de produire ce « cannabis doux », et à Genève c’est CBDlivraison qui s’est lancé. Nicolas Perez, son patron, explique dans la Tribune de Genève que CBDlivraison s’occupe de tout de la chaîne de production à la livraison. Des laboratoires analysent le cannabis, et l’autorisent à la vente s’il contient moins de 1% de THC. CBDlivraison fournit pour l’instant une quinzaine de kiosques genevois, mais le marché grandit de jour en jour.
Une expérience qui, si elle confirme qu’elle n’a pas d’incidence négative sur la santé publique, devrait durer et se généraliser dans le pays. La grande question pour le gouvernement pour l’instant, c’est comment taxer ce cannabis ? Certains veulent y appliquer la taxe sur le tabac à 8%, mais les sociétés productrices reprochent à cette idée le fait que beaucoup de consommateurs prennent ce cannabis en tisane ou en beurre, et donc ne le fument pas. La police suisse se plaint également de ne pas pouvoir reconnaître le cannabis issu du marché noir de celui issu du marché légal. En cas de contrôle, si le suspect affirme qu’il a acheté légalement son herbe, comment prouver qu’il ment ou dit la vérité. Des questions législatives sont donc encore en suspens, et en attendant, les suisses pourront se relaxer avec leur CBD, en tout tranquillité.
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