On approche de l’ère des hallucinogènes thérapeutiques
Bon on savait déjà depuis l’aube de l’humanité que l’opium a des vertus analgésiques (qui soulage la douleur), et que le cannabis permet de curer nombres de maux tels ceux de ventre, l’insomnie, l’asthme, et j’en passe. Pourtant ces substances psycho-actives, éléments traditionnels et culturels jusqu’au XXème siècle (la France importait de la résine de fleur de pavot d’Indochine pour alimenter les fumeries d’opiums de la capitale, le chanvre était lui très utilisé dans la cordonnerie) ont été décriées, prohibées et diabolisées, au profit de substances de synthèse bien plus dangereuses. Rappelons que l’étymologie du mot drogue vient de pharmakon qui signifiait en grec, autant une drogue, qu’un poison, et qu’un remède.
Les shamans et sorciers amérindiens, asiatiques et africains ont toujours cru à la médecine alternative et à l’élargissement de la conscience à base d’hallucinogènes (ayahuasca, peyotl et autres truffes et champignons). La MDMA, synthétisée pour la première fois en 1898 par le chimiste allemand Anton Köllisch, puis, redécouverte par les laboratoires Merck en 1912, agit directement sur les neurones censés réguler les affects, l’humeur et l’impulsivité, provoquant euphorie, détente, inhibition, énergie et sentiment de liberté totale. C’est pourquoi entre les années 50 et 70, des recherches sont entreprises pour en faire un antidépresseur. Les études entamées dans les 60’s à propos des bienfaits du lsd sur le psychique et la dépression, menées entre autres par Timothy Leary ont été rapidement sabordées au nom de la lutte internationale contre la drogue, mais elles ont tout de même souligné certaines vertus.
Il a fallu attendre la fin du XXème siècle pour que la science et les laboratoires pharmaceutiques se penchent plus sérieusement sur l’utilisation thérapeutique du tétrahydrocannabinol (ce qui fut, il faut le dire, un succès au pays de l’Oncle Sam).
De récentes recherches soulignent les effets thérapeutiques de la psilocybine, principe actif des champignons hallucinogènes, ainsi que du LSD sur les symptômes de dépressions post-traumatiques, les insomnies, les troubles obsessionnels compulsifs, ainsi qu’en sevrage contre les différentes addictions. Le problème dans ces recherches est la question du mysticisme dans la prise d’hallucinogènes, les chercheurs ne connaissent toujours pas avec exactitude l’effet de ce mysticisme (l’impression d’être le roseau pensant de Pascal, ou encore d’être omniscient et d’avoir un regard totalement objectif sur soit et sur le monde) à long terme sur le cerveau d’un patient. Les scientifiques écartent donc toutes personnes dépressives, schizophrènes, psychotiques, paranoïaques, bipolaires, de ces éventuels traitements qui pourraient être dangereux pour le psyché de ces individus.
En bref, c’est pas demain que ton médecin va te prescrire un acide, mais en tout cas les recherches sont toujours d’actualité.
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