La techno aussi noire qu’expérimentale d’Eastel.
Jusqu’à présent sur la scène techno mondiale, les femmes avaient un léger (gros?) retard par rapport à la représentation de la gente masculine aux platines. Mais à ce qu’il paraît, le vent serait en train de tourner, et l’EP d’Eastel n’y serait pas pour rien.
Naviguant entre la scène du Rex, de la Machine du Moulin Rouge, des Nuits Fauves et du Batofar, Eastel s’entraîne, expérimente et approfondie les sonorités qu’elle imagine avec une constante : la noirceur d’une atmosphère pesante et oppressante. Y a-t-il un lien avec le nom de son tout nouvel EP : Disorder ? Après avoir écouté les quatre morceaux qui le composent, ça tombe sous le sens. Une heure et demi de basses vibrantes, de percussions graves, et de sonorités métalliques s’articulent autour d’une temporalité distendue qui nous échappe. Si Eastel ne compte pas encore parmi les grands du milieu, l’énergie qu’elle met à toujours aller au-delà de ses limites et à explorer les possibilités de la techno risquent bien de payer !!
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Pour nous éclairer sur cet EP tout feu-tout flamme, Eastel a répondu à quelques questions.
Brbr : « Disorder », ton premier EP, vient de sortir sur le label Take Hit avec quatre morceaux on-ne-peut-plus violents. Raconte-moi un peu l’histoire de l’écriture de cet EP !
Eastel : L’ambiance de ces quatre morceaux reflète ma personnalité, mon caractère et mon passé. Je souhaite préserver ce mystère, alors je ne peux que te dire qu’ils ont été réalisés à différents moments sous le rythme des évènements et des humeurs qui ont dessiné mon passé proche.
B : Au fil des minutes, on est plongé dans un univers sombre à l’atmosphère métallique, lourde et vaporeuse. Pourquoi créer ce type d’ambiance avec ta musique ?
E : Car la vie peut parfois être oppressante. J’y vois aussi beaucoup d’énergie expulsée et un sentiment de soulagement. Et ce sont ces seules sensations qui me permettent de m’épanouir à travers la musique.
B : Et tu répondrais quoi aux gens qui affirment que la techno industrielle voire expérimentale est inaudible et ne ressemble à rien ? lolilol
E : Je leur répondrais que chacun possède sa propre sensibilité et que s’ils trouvent cela inaudible, je les invite à écouter ce qu’ils aiment et à ne pas juger ma musique. Nous avons tous un vécu et des goûts différents, qui nous poussent à apprécier des musiques différentes.
B : « Disorder » semble être à la frontière entre la techno et l’électronique expérimentale. Comptes-tu approfondir cette fusion par la suite ?
E : Oui, et même la rendre encore plus expérimentale, penchant sur le noise et l’I.D.M. (Intelligent Dance Music, un genre dérivé de la techno) pour faire des morceaux qui seront moins dansants mais plus profonds au niveau de ses ambiances.
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