En Chine, tu peux faire un prêt de plusieurs milliers d’euros en échange d’une photo de tes seins.
Plus de 2 600 plateformes permettant aux particuliers de faire des crédits existent en Chine, les étudiants y ayant de plus en plus souvent recours. Mais à quel prix ?
10 Go uniquement de photos et vidéos où des jeunes filles dénudées tiennent leur carte d’identité à la main, ou leur carte bancaire en guise de garantie à l’attention des prêteurs concernés. Environ 167 jeunes filles ont été victimes de la plateforme de prêt en ligne Jiedaibao, lancée en 2015 et qui permet aux emprunteurs d’obtenir un crédit financier malgré le refus de leur banque. En Chine, étudier à la faculté est très cher et nécessite de manière très récurrente le recours à un crédit financier. Ainsi, de nombreux jeunes se retrouvent endettés avant même d’avoir commencé à travailler.
Surnommés les « prêts contre nus », ces accords tacites entre particuliers sont anonymes mais une garantie obligatoire est exigée : poser nue avec sa carte d’identité en guise « d’objet de chantage » permettant de faire pression sur les jeunes filles. Si elles ne remboursent pas leur prêt, les emprunteurs menacent de divulguer les photos d’elles sur le réseau social (équivalent à Facebook lancé en 2009) Sina Weibo, histoire qu’elles soient bien ridiculisées sous les yeux de leur famille et de leurs amis. Certaines sociétés vendent même les clichés après le remboursement du prêt.
Non seulement ce chantage cruel, mais l’existence de ces plateformes de prêt entre particuliers l’est aussi. De plus en plus nombreux, ces sites sont les solutions de secours des jeunes et des étudiants en galère, se voyant essuyer refus sur refus auprès des banques… Le montant des prêts ainsi que le taux d’intérêt sont à fixer entre les deux parties, le taux pouvant atteindre 30% par semaine; bien qu’en août dernier, le gouvernement chinois ait resserrée la loi pour limiter à 135 000€ le montant maximal d’un prêt particulier.
Voilà comment des jeunes filles se retrouvent à accumuler les prêts pour au final, ne pas s’en sortir.
Dans un article du site Sputniknews.com, on peut lire l’histoire d’une jeune fille chinoise victime d’un prêt contre nu :
Une étudiante nommée Li Li a raconté au Quartz que Jiedaibao lui avait imposé un taux d’intérêt hebdomadaire de 30% pour un prêt de 500 yuans (environ 70€) et que, pour le rembourser, elle avait dû contracter de nouveaux prêts. Sa dette s’élève aujourd’hui à plus de 55 000 yuans (environ 7 500€) et si elle ne la rembourse pas, ses photos de nu seront publiées en ligne.
Suite à la divulgation des centaines de clichés des jeunes filles, la réaction est très rapide : le gouvernement s’inquiète des endettements qui ne font qu’augmenter tandis que le site Jiedaibao à l’origine des clichés affirme avoir gelé les comptes de plusieurs prêteurs concernés et surtout, nie les faits : « Jiedaibao ne dispose d’aucune fonction permettant aux utilisateurs d’envoyer des photos ».
Ça, c’est fait.
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