Séoul : une capitale en crise d’identité
Exposition Virtual Seoul à Paris
Des bidonvilles à la sortie d’une capitale, discothèques pour personnes âgées, ateliers de préparation à la mort, et jeunes à la fantaisie vestimentaire mais visage identique, bienvenue à Séoul !

La photo-reporter Françoise Huguier est retournée à Séoul en 2014, 32 ans après son premier voyage. D’un souvenir d’un Séoul traditionnel, elle a été surprise et fascinée par les multiples transformations de la capitale coréenne. Pendant 5 mois, lors de 3 séjours, elle a capturé des images du Séoul moderne pour son livre et l’exposition Virtual Seoul à Paris jusqu’au 31 décembre 2016.

Avant-garde, énergique, la Corée du Sud brille de mille facettes, mais une fois l’image d’Epinal retournée, la réalité apparaît. La 13ème puissance économique mondiale est meurtrie par un mal être profond. En basculant en quelques années seulement dans l’hypermodernité, l’ascension n’a pas eu que des effets positifs, et le choc générationnel s’élargit.

L’exposition rend justement compte de cette dualité, de part les photographies, et la mise en scène. Sur un mur sont tapissées des images du pont des suicidés à Séoul, qui rencontre un des taux de mortalité par suicide les plus élevés au monde. De l’autre côté de ce mur, on assiste à une séance d’apprentissage de la mort, avec une immersion traumatisante pour les Coréens enfermés dans un cercueil durant quelques minutes.

Autre fait étonnant, la série de photographies mise en scène façon Marie-Antoinette de Sofia Coppola, pour le groupe de k-pop LABOUM. Le groupe de filles, quasiment toutes identiques physiquement, a sorti un album nommé Petit Macaron. Ce disque a été édité avec une clinique de chirurgie esthétique, dont elles sont bien évidemment clientes.

https://www.youtube.com/watch?v=E4nmCtkuqBw
« Dans certaines rues fréquentées par la jeunesse, j’avais le sentiment de croiser toujours la même personne. L’étrange impression de marcher au milieu de mutants », observe la photographe lors d’une interview donnée à un média. L’exposition Virtual Seoul rend compte avec justesse, et humour ou tristesse, de l’actuelle Corée du Sud forgée par sa pression du paraître.