Un véritable oasis de sérénité au cœur de la mégalopole effrénée
On connait mieux Toronto pour le capitalisme incarné dans ses buildings à la hauteur vertigineuse. Pourtant, dans cette jungle urbaine, Kensington, tendrement appelé Kensington paradise par ses fidèles, rompt définitivement avec la cité de béton. Une exception urbaine telle que la ville de Toronto l’a désignée en 2006, lieu historique national du Canada.
Coloré, animé et multiculturel, Kensington est devenu l’un des spots les plus connus de la ville canadienne. Figures de bouddhas, étalages de fruits exotiques et artistes de rue squattent les trottoirs étroits où les odeurs de plantes illégales mais tolérées embaument l’espace public. Peintures, fresques et caricatures aux couleurs vives offrent un panorama digne d’un trip sous LSD. Même la Joconde a trouvé sa place parmi les graffitis démesurés qui habillent les bâtisses coloniales à dimension humaine, vestiges de l’immigration irlandaise du XIXème siècle.
Kensington, c’est aussi un immense marché qui propose depuis deux siècles des produits d’ici et d’ailleurs. Ailleurs, l’adverbe suffirait pour décrire l’endroit. Les principales communautés représentées sont venues des Caraïbes, du Soudan, d’Ethiopie, d’Iran, du Vietnam ou d’Europe. A se demander si une culture dans le monde n’a pas trouvé refuge entre les murs du barrio bobo. Shops électriques, épiceries et restaurants ethniques témoignent de cette diversité cosmopolite. Mangues martiniquaises, farine locale, perles et grigris, vélos vintage ou folks d’occaz’? Hipsters, hippies et végétariens feront leur choix parmi les maraichers, fromagers, poissonniers, boulangers, vendeurs d’épices, friperies ou magasins d’instruments de musique selon ce qu’ils sont venus chercher.
Pour s’attabler et s’enivrer loin du vacarme de la big city, on retiendra quelques bonnes adresses : des tacos à 5 dollars du Seven Lies aux fish and chip’s chez Fresco’s en passant par Blacbird Making Co. qui propose une variété de farines entièrement bio. Au moment de l’apéro, l’incontournable Ronnie’s local 69 t’offrira une place sur sa terrasse plein soleil où chacun peut déguster sa célèbre bière Lemon tea, ramener son pique-nique en écoutant du rock des 70s. En revanche, à la nuit tombée, il faudra connaitre des noctambules avertis pour t’entraîner dans le milieu underground qui s’exprime à l’abri des regards indiscrets. Comme si, Kensington, la précieuse, tentait de se protéger d’un éventuel tourisme nocturne qui anéantirait toute son originalité.
Mais pas de quoi rester sur sa fin. Grâce aux efforts du collectif Pedestrian Sundays Kensington, depuis 2004, des évènements artistiques animent un dimanche par mois les rues coupées à la circulation. Au delà de la lutte contre la pollution, l’initiative trouve son origine dans un fort sentiment d’appartenance des habitants qui souhaitaient encourager l’appropriation de l’espace public tout au long de l’année. Comédiens, danseurs, chanteurs et musiciens offriront une expression scénique dominicale riche et variée alors que les cracheurs de feu et les jongleurs viendront chaque 21 décembre célébrer le solstice d’hivers pour un dernier show avant la venue du froid canadien.
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1 réflexion au sujet de « Kensington à Toronto: un havre de paix à l’ombre des gratte-ciels »