Une décision du gouvernement africain rejetée.
Nous sommes le 10 octobre 2016, à Johannesburg en Afrique du Sud, sur les lieux d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Devant l’université de Witwatersrand, des étudiants chantent et dansent pour réclamer la gratuité des frais d’inscription à la faculté, dont l’augmentation a été annoncée il y a seulement quelques semaines par le président Jacob Zuma.
Cette hausse de 8% maximum est bien trop importante lorsque l’on sait qu’une année d’étude coûte entre 3000 et 4000€ à chaque jeune, et que 50% de ces derniers sont au chômage. Un vent de révolte souffle sur la jeunesse africaine qui refuse d’accepter une décision politique dont le seul but sera de creuser un peu plus le fossé déjà grand entre une partie de la population capable de payer, et une autre totalement incapable.
L’année dernière déjà, à exactement la même période, se tenait devant le président une foule de jeunes prête à tout pour faire reculer le gouvernement de Jacob Zuma. En effet, une hausse de 10,5% des frais universitaires avait été annoncée sous prétexte d’offrir une éducation de meilleure qualité. Mais c’est sans oublier qu’énormément de jeunes ont besoin d’une bourse pour payer un tel montant et font même un prêt. Petit bémol : le nombre de bourses attribuées n’a pas augmenté, comparé aux demandes d’inscriptions en hausse.
Résultat, le paysage se noircit, et le fossé se creuse.
Selon la représentante des étudiants de Johannesburg, « des milliers d’étudiants vont être exclus de l’université » à cause de la hausse de la cotisation; ce que l’ensemble des autres manifestants estiment aussi. En 2015, l’étudiant en médecine Njabulo Hlatshwayo se justifie de manifester « pour dénoncer les frais d’inscription qui ne cessent d’augmenter et se préserver un avenir ». Ce que l’on peut très sincèrement comprendre.
Le « printemps étudiant » sud-africain d’octobre 2015 crie victoire et peut enfin cesser manifestations, blocage des cours, et affrontements plus ou moins violents. Ouf, le chef de l’état annonce à la télévision que « les discussions se poursuivront sur d’autres problèmes soulevés comme l’éducation gratuite, l’indépendance des universités et le racisme. ».
Grosse blague.
Nous sommes le 10 octobre 2016, les affrontements reprennent de plus belle, plus violents et plus menaçants face à un gouvernement qui fait tout pour occulter la souffrance d’une jeunesse désemparée.
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Les photos qui suivent sont issues d’une publication sur nouvelobs.com, que tu peux retrouver ici. Des informations sont aussi tirées de cet article paru sur lemonde.fr en octobre 2015.
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