Direction Londres pour l’exposition de Basquiat, entre expressivité et révolte.
« Il est jeune, il est métis, il est beau, il se drogue, il rague dans le métro, il adore Ray Sugar Robinson et Charlie Parker, il peint des toiles immenses qui ressemble à des pans de mur du Bronx par temps d’émeute, il meurt d’une overdose à 28 ans. » écrit Elisabeth Couturier, dans la revue des Beaux Arts.
Simple, clair, net et précis.
En seulement 5 ans, Jean-Michel Basquiat devient une figure emblématique de l’underground new-yorkais dans les années 70 et 80.
Le jeune homme fait ses débuts dans le milieu du graffiti en posant son nom : SAMO, qui signifie SAMe Old shit auquel il ajoute une couronne et le signe Copyright. Il rencontre alors l’artiste Keith Haring, grâce à qui il se rapprocha tranquillement mais sûrement d’Andy Warhol et de la Factory, qui seront pour lui un tremplin vers la notoriété.
Basquiat devient alors le précurseur du courant des Junge Wilde (Jeunes Sauvages) faisant écho à la Figuration Libre en France, et plus largement au mouvement néo-expressioniste résultant du rejet de l’abstraction et de l’art minimal trop intellectuel et élitiste. C’est le retour au figuratif, à la couleur percutante ainsi qu’à l’exploitation complète de la surface de la toile et de la peinture.
Basquiat, qui vit à Brooklyn, parle de la puissance du capitalisme, des inégalités et du racisme au travers de graffitis puis de toiles au style enfantin révolté et symboliquement grossier. En retrouvant des influences graphiques africaines, aztèques et latines, le message contestataire et critique quant à la place des personnes immigrées dans une ville américaine semble très clairement être le cheval de bataille du jeune homme à cette époque.
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Pour la première fois, une très grande partie du travail de l’artiste sera exposé en Angleterre l’année prochaine au centre Barbican de Londres du 21 septembre 2017 au 28 janvier 2018.
Intitulée Boom For Real, l’exposition regroupera plus de 100 oeuvres du prodige, ainsi que ses premières oeuvres visibles lors de l’exposition de 1981 au Musée d’Art Moderne de New-York : New York / New Wave. Ses carnets de dessins personnels et d’autres productions abordants des thèmes plus larges seront aussi présentés, permettant de mieux cerner l’univers du personnage ainsi que son rapport au monde.
Cette exposition est une première, et est attendue avec une grande impatience ! Car l’ensemble du travail de Jean-Michel Basquiat est un excellent terrain de réflexion sur la société capitaliste, ses horreurs et ses injustices, tout en symbolisant avec justesse la puissance de la révolte.
Alain, journaliste pour OpenMinded, se spécialise dans l’univers des jeux vidéo. Sa plume acérée capte les dernières tendances et les scoops de l’industrie, offrant un contenu engageant pour un public averti.