Wynwood, la gentrification du street art
Ancienne zone désaffectée, Wynwood est devenu en quelques années la Mecque du street art. Jadis l’épicentre de manufactures, et accueillant des migrants de Porto Rico travaillant dans les usines, un vent nouveau souffla dans les années 70 marquant la fin de l’âge d’or industriel et le début de la violence et du trafic dans le quartier. Le promoteur immobilier Tony Goldman eut l’idée de faire appel à 50 artistes pour redynamiser le lieu. Les plus grands vinrent exercer leur art sur de grandes fresques murales dans un espace restreint de 2km, devenant ainsi la plus grande zone d’art de rue.
L’ancien ghetto devint rapidement le quartier hipster le plus prisé. Des projets immobiliers, bars, restaurants et 70 galeries poussèrent comme des champignons. Le deuxième samedi de chaque mois, un art walk nocturne ne désemplit jamais. Et la population de Wynwood croule lors du Art Basel en décembre. La gentrification était alors inévitable. Entre les jus de fruits à 14$ et les boutiques de luxe envahissantes, les porto-ricains se sentirent exclus, le prix du loyer flamboyant en un temps record.
L’alternative abordable se trouve maintenant dans le quartier industriel hispanique de Hialeah. Le maire de la ville inaugura dernièrement un espace arty et la graffeuse Kazilla fut l’une des premières à investir les murs avec le symbole de la Floride, le flamant rose. Espérons que ce nouvel espace ne voit pas l’histoire se répéter et ne devienne pas une façade en carton pâte du street art.
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