Jean-Luc Navette t’emmène dans les tréfonds de ses tatouages.
Dans les rues pavées du quartier Vieux-Lyon dans le 69 se cache un illustrateur et tatoueur prénommé Jean-Luc Navette.
Formé à l’école Emile-Cohl et suivi par Mathias Bugo du salon Artribal en 2001, il travaille depuis chez Viva Dolor, un studio de tatouage lyonnais, et a exposé ses impressions à l’Épicerie Moderne, aux Quais du Polar, et à la Tannerie.
Après avoir développée la couleur dans ses premières illustrations, il expérimente la puissance sombre du noir et blanc pour un résultat au style rétro et complexe. À la base des bases, Jean-Luc Navette n’est pas tatoueur. Ce qu’il aime, c’est raconter des histoires authentiques et mélancoliques du passé.
L’utilisation d’outils bruts et simples tels que les feutres, l’encre de chine et le blanc correcteur le pousse à aller droit au but, à rester spontané tout en choisissant d’approfondir la texture et les détails de ses sujets.
Ainsi, dans une interview donnée pour le site Lezebre.com, Jean-Luc Navette évoque ses principales sources d’inspirations : les bluesmen et leurs Murder Ballads. En effet, la musique joue un rôle très important dans le processus du monsieur : pour lui, « l’interaction entre l’image naissante et le son créée une réaction nourrissant le crayonné. ». Retrouve l’intégral de l’interview : ici.
Barry, Joe Coleman et le tatoueur Yann Black sont d’autres inspirations, de la même manière que les comics Pif Gadget et Daredevil.
C’est la vision artistique du tatouage de Yann Black qui a fait prendre un tournant à sa pratique et qui lui a donné envie d’aller vers le tatouage.
Ses tatouages sont de grandes pièces au style graphique ultra identifiable qu’il réalise plutôt rarement de par l’importance de l’échange tatoueur-tatoué, primordiale pour lui. Normal, car un tatouage de cet acabit est avant tout le résultat d’un travail commun entre deux personnes animées par le même désir : donner forme à une pièce remarquable.
Son travail où l’on peut déceler une stylisation proche de celle de l’expressionnisme et de la Nouvelle Objectivité allemande parle avec un lyrisme étrange d’errance, d’amour impossible et de malheur qui rôde.
Touchée par la narrativité sombre des illustrations de Jean-Luc, la petite maison d’édition indépendante lyonnaise « Noire Méduse » à édité dans un livre de 144 pages une sélection de ses plus beaux travaux. « Dernier été du vieux monde », sorti en 2013, donne à voir des micro-fictions tant angoissantes que fascinantes, magnifiques et glauques à la fois.
Cette maison d’édition consacrée à la culture du tatouage a édité un an plus tôt son premier ouvrage plutôt célèbre chez les amoureux de la peau encrée : « La veine graphique » regroupant les travaux de Yann Black, Léa Nahon, et Peter Aurisch entre autres. Une encyclopédie du tatouage moderne à la sauce art brut et spontané.
Site personnel de Jean-Luc Navette : là.
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