Le bar tabac fait de la résistance
Un lundi à 7h58. Ou est-ce un mardi ? La scène se passe à Paris, à Marseille. Peut-être à Lille, ou dans une bourgade de l’Indre-et-Loire. Peu importe. En cette heure matinale, donc, au bar-tabac PMU du coin de la rue, ce qui est sûr, c’est que la machine à café est déjà en train de charbonner sec. Ses vapeurs se mêlent à celles des premières cigarettes qu’on allume, devant la porte sur laquelle sont placardées, à l’arrache, quelques affiches annonçant les soirées du weekend.
Deux viocs fringants gobent leur petit noir amer en philosophant, accoudés mollement à la surface policée du comptoir. L’atmosphère plutôt tranquille du troquet se laisse envahir, l’espace d’un instant, par le pas pressé d’un homme flanqué d’un attaché-case, se précipitant devant le zinc pour avaler à son tour un expresso, debout. Sa silhouette s’évanouit presque aussitôt dans la jungle urbaine.
Un peu plus loin, affalé à une table passablement abîmée, un homme -de ceux qui participent largement à donner ses lettres de noblesse à l’expression “pilier de bar”- attend avec impatience que sonnent 11h pour commander un premier ballon rougeoyant en compagnie de son a(l)colyte notoire, qui n’arrivera pas avant un moment. En l’attendant, l’individu aux cheveux grisonnants suit à la lettre son programme quotidien : comme chaque jour, après avoir parcouru les caractères imprimés en noir sur blanc des colonnes régionales, il tentera de prédire l’avenir hippique. Il est 8h03. Seul aléa dans son emploi du temps lui faisant lever le nez de son canard, une étudiante à la bourre qui passe acheter un paquet de clopes, alignant comme elle le peut les pièces cuivrées qui lui payeront ses malbac. Le patron encaisse la monnaie en tirant la gueule, imperturbable, comme chaque lundi, mardi, mercredi, jeudi… Notre pilier se replonge dans sa lecture.
Si d’aucuns se diront que cette vision de vie est cliché, d’autres auront, peut-être, le sentiment d’avoir déjà assisté à une scène assez similaire. Et pour cause, nous les connaissons tous, ces établissements souvent restés dans leur jus depuis des années, arborant fièrement une carotte rouge hissée au haut de leur entrée. Et nul n’est besoin d’être buveur ou fumeur pour les fréquenter. L’aficionado du loto, le mec en dèche de timbres pour régler ses factures, la mère de famille passée à la cigarette électronique, celui qui est à la recherche d’une recharge téléphonique, le minot qui rêve de dévorer sa tête brulée à la sortie du bahut, ou tout simplement le supporter de foot et le lecteur de feuille de chou… se retrouvent tous, furtivement ou non, au bar-tabac. Celui-là même qui est ici depuis à peu près toujours, sans qu’on s’en rende vraiment compte, tout comme une vieille connaissance systématiquement prête à ouvrir sa porte.
Et pourtant, il semblerait bien qu’on soit en train de les enfermer peu à peu dans un futur sombre, ces lieux qui nous rassemblent quelle que soit notre catégorie socio-culturelle. Bientôt relégués au rang de vestige poussiéreux, le bar-tabac et son buraliste ? on peut s’autoriser à le craindre, ou en tout cas à avancer que leur avenir est menacé, puisque c’est ce qu’il advient déjà de bon nombre de petits commerces de quartier, et d’initiatives qui, force est de le constater, dans leur honnêteté, galèrent à survivre dans des villes où, sur fond de boboïsation, fulgure l’augmentation des loyers. On ne sait pas exactement s’ils seront remplacés par des boutiques de bibelots pseudo rétros ou des restaurants tenus par des vendeurs de salades. Ce qu’on espère surtout, c’est que ces symboles de notre société ne deviendront pas la ruine de notre passé ensevelie sous le mot d’ordre : « gentrifier ». Comme un souvenir qu’on ne retrouverait plus que dans les films, remplacé peu à peu par des cafés branchés.
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