Le documentaire poignant sur les femmes SDF

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Les femmes et la rue

Non, Open Minded ne se cantonne pas qu’à parler de drogue, de sexe ou encore de femmes à poil. Il nous arrive aussi de parler de sujets sociétaux, de sujets graves et surtout, qui nous tiennent à cœur. Si vous n’avez pas encore vu ce reportage, que vous soyez des femmes, hommes, chiens ou extraterrestres, on ne vous force pas à le regarder, mais presque. La journaliste Claire Lajeunie a dédié à ses femmes un documentaire, Femmes invisibles : Survivre dans la rue. Poignant, qui démontre bien la vulnérabilité que les femmes peuvent avoir, seules.

40% des sans-abri sont des femmes. Deux SDF sur cinq. Elles se rendent parfois invisibles, à cause des risques d’agression, plus grands quand on est une femme. Rupture, accidents de la vie, divorce, drogue … A Paris, elles seraient 7 000 à vivre dans la rue. « Il faut avoir l’instinct de survie dans la rue… Je me camoufle, pour éviter d’avoir des soucis… et on se réchauffe au mieux qu’on peut », déclare Myriam, 39 ans, sans domicile fixe depuis un an. Elles dorment dans des lieux protégés : parkings de grands magasins, sous-sols, squats, cages d’escaliers… et ne se maquillent pas, ou plus, pour ne pas devenir des proies. Ça pourrait être con ce qu’on dit, mais pour une femme, c’est souvent très dur.

Chacune d’entre elle a son histoire. Barbara, 26 ans, SDF depuis un an, vit exclusivement de la mendicité. « Mes parents m’ont mise dehors à 14 ans… j’ai fait des petites conneries… » A la question « Tu vas faire quoi de la petite monnaie ramassée ? », Barbara répond : « Je vais me droguer… Ça nous occupe, ça fait passer le temps et c’est vrai qu’on se fout plus du regard des autres, du mépris, de l’ignorance… » Cet engrenage terrible lui a fait tout perdre « j’ai fait de mauvais choix, des mauvaises rencontres, 80 % de ma faute… ». Parfois, c’est une rupture qui a tout chamboulé « Ça fait trois, quatre ans que je n’ai pas vu mes enfants, il y en a un qui a 14 ans, et l’autre 18 ans. J’ai eu une rupture avec mon ex-mari et ma famille… Plus personne ne voulait me voir » raconte Martine, 57 ans, sans domicile fixe depuis cinq ans.

Etre dans la rue, c’est également synonyme d’être sur ses gardes. « On dort pas assez, on perd la notion du temps ». Et pour se laver, ce n’est guère plus pratique. Les bains-douches municipaux sont souvent la solution « C’est le seul moment où on peut prendre soin de nous. Ça me remet les idées au clair… » ou  le Mobil’douche, le camping-car d’une association qui sillonne Paris et distribue aussi des produits d’hygiène « je viens pratiquement tous les jours… Femmes dans la rue, on est dans l’insécurité… Je vais ressortir et je vais être plus relax… ».

Et puis par chance, certaines d’entre elles trouvent l’issue de secours des mois ou des années plus tard. Après dix ans passés dans la rue, prostitution et drogue, un œil en moins à cause d’acide jeté en plein visage, Katia, ancienne toxico de 32 ans et mère de 5 enfants, a quitté la rue depuis un an.

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