L’après Fukushima, par des artistes japonais

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L’art de faire de l’art de Fukushima

Que tu sois né avec ton mac sur les genoux ou que, pour toi, tablette rime encore avec chocolat, tu ne peux nier la qualité de l’ultra-connectivité quant à la profusion de l’information. Sonneries, vibrations et pépiements sont autant de nouveaux bruits qui te préviennent que sur la planète web, ça balance, ça se bouscule, et ça tourne plus vite que dans une cour de lycée. Ne reste pas sur ton canapé les bras croisés à te lamenter de ne pas être informé du dernier kilo de je-sais-même-pas-qui, ou du clash twittos sur l’efficacité d’une quenelle; on s’en charge pour que tu restes à la page. Le web en deviendrait presque plus ouvert que ton esprit.

Quatre ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima qui plongea le Japon et ses habitants dans une détresse totale, personne n’a oublié. Pour rendre hommage aux victimes et au pays, plusieurs artistes japonais ont décidé de mettre leur talent et leur art au service de l’après Fukushima même s’ils continuent encore à faire face aux conséquences de cette tragédie radioactive.

De la photographie à la soupe radioactive made in Fukushima, le magazine Art Radar – spécialisé et passionné d’art asiatique et de l’Asie en général- met en lumière le travail de dix artistes et collectifs qui explorent la catastrophe de Fukushima dans leur travail, avec une démonstration artistique unique, propre à leur ressenti et à leurs tristes souvenirs de cette année 2011.

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Ainsi, quelques semaines après le drame, les membres du collectif  Chim↑Pom  se sont rendus sur la base de Fukushima vêtus de combinaisons hazmat (haute protection) et pour pénétrer dans les zones de haute sécurité autour de la centrale nucléaire de Daiichi.
Connu au Japon pour aborder des thèmes sociaux provocateurs dans leur travail, le collectif voulait exprimer son mécontentement quant à la politique nucléaire japonais et la façon dont la catastrophe a été géré par le gouvernement. La frontière entre l’art et l’activisme est très mince, on vous l’accorde mais on se devait de saluer cette « performance ».
Dans un registre bien plus artistique, on retrouve aussi les photographes Naoya Hatakeyama et  Nobuyoshi Araki. Le premier a perdu sa mère dans le tsunami et se consacre depuis à la photographie dans sa ville natale hautement touchée par la catastrophe.
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Le deuxième a laissé de côté ses photos érotiques pour rendre hommage aux japonais victimes de ce désastre nucléaire à sa façon : il raye les négatifs de ses photos et le résultat sur les photographie ressemble à de la pluie noire comme pour montrer la lente agonie du Japon depuis.

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Pour clore notre sélection d’artiste, une oeuvre plus culinaire qu’artistique qui a le mérite de faire son effet. L’année dernière, au Frieze London – l’un des événements d’art contemporain les plus célèbres- deux artistes japonais Ei & Tomoo Arakawa ont proposé aux visiteurs de goûter une soupe faite avec des légumes cultivés à Fukushima. Succès incroyable.
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La plupart de ces oeuvres sont à admirer au Museum of Fine Arts de Boston.

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