Tatouages et violence au Salvador

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Les gangs du Salvador : Quand sang et encre coulent

La république du Salvador, en Amérique centrale, est bien connue pour ses gangs qui sévissent chaque jour. Avec plus de 900 homicides en août (pour un pays de 6,3 millions d’habitants), ce pays d’Amérique centrale a atteint son triste record. Le gang des Mara 18, aussi appelé Barrio 18 ou Calle 18 et également l’un des plus grands gangs Latino Américain, en est la preuve.

Gravés sur leurs peaux, les tatouages inscrits sur les corps des membres des Mara-18 sont une réelle marque identitaire, une signature dangereuse sur la peau, un signe d’appartenance à ce gang, qui entraîne souvent leur mort.
Entre violence, armes, et mort, ce gang né à Los Angeles, sème désormais la terreur au Salvador.

Christian Poveda, journaliste et documentaliste, a su brillamment s’immiscer au cœur de ce gang (très) dangereux dans un reportage envoutant et poignant, « La Vida Loca ». Documentaire intime au cœur du gang des Mara-18, ce reportage cherche à faire ressortir l’exclusion sociale et la pauvreté qui mène encore aujourd’hui cette jeunesse oubliée au crime.

Les Maras vivent un mode de vie intrépide et brutal, sans pitié. Leur nom de gang « Mara », vient donc du mot « marabuntas ». Les marabuntas sont des fourmis carnivores d’Amérique centrale qui détruisent tout sur leur passage. Au Salvador, les Mara-18, partagent depuis des années avec d’autres gangs rivaux (comme les MS-13) la une des journaux pour la brutalité de leurs crimes.

Ce sont de très jeunes personnes, entre 11 et 17 ans qui rejoignent généralement le gang. Cette jeunesse Salvadorienne issue des ghettos n’envisage pas le futur et n’imagine pas de lendemain. « La vie est fatale en 18 » (La vida en la 18 es fatal) dit la chanson « Que Vayas con Dios Des mara-18 ». Ce sont près de 60 000 jeunes qui auraient été recrutés comme membres Mara. Le réseau criminel des Mara-18 s’étend de l’Amérique Centrale aux Etats Unis, un réseau très vaste, malheureusement …

Facilement reconnaissables par leurs énormes tatouages sur le visage (et sur toutes les parties du corps), le tatouage se symbolise par un véritable culte chez les Maras. A la fois une initiation et un symbole de loyauté, tous les membres sont obligés de passer par la case « tatouage ». Les images de toile d’araignées, de barbelés en fil de fer, de démons à cornes et de tombes racontent leur histoire sur leur peau. Une histoire généralement chargée de la perte d’amis tués. « Tu te tatoues pour te rappeler de ceux que tu aimais qui sont morts » raconte Augustin, un ancien membre du gang. « Mais certains se font des tatouages pour faire savoir aux autres membres du gang à quel point ils sont durs et coriaces. Le boss du gang ne t’autorise pas à te tatouer parce que tu en as envie ou parce qu’il le veut. Tu dois gagner le droit de le faire. »

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Leurs tatouages sont un puissant symbole culturel, une marque de reconnaissance pour le gang, un véritable mérite. La vie du gang leur donne un sentiment d’appartenance, une famille, un sentiment d’alliance contre un système qui les a rejeté, qui ne leur a pas donné espoir.

« C’est juste le début, la fin est lointaine. D’autres mourront mais le 18 vivra éternellement ».

La Vida Loca

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