De la Grèce à Bogota, le street-art s’engage

Le street-art engagé autour du monde, outil d’expression pour les artistes.
Bon, on ne vous fera pas une espèce de TPE avec de gros paragraphes sur le street-art et son histoire, aujourd’hui tout le monde sait ce que c’est. Il occupe toutes nos rues, nos stations de métro grisâtres, nos façades d’immeubles jusqu’aux camions de petits commerces. En fait, une citation d’Allan Kaprow, artiste américain, explique très bien en quelques mots ce qu’est le street-art : « L’art s’est déplacé de l’objet spécialisé en galerie vers l’environnement urbain réel. » Aujourd’hui, clairement le street-art est une discipline artistique à part entière reconnue et respectée dans le monde entier, sauf par les autorités.
Mais s’il est aussi agréable à admirer qu’illégal dans la plupart des pays, le street-art plus que jamais est devenu un outil de révolte et d’expression pour les artistes face aux injustices et problématiques en tous genres de notre époque, qu’elles soient politiques, sociales ou économiques. On ne citera pas forcément Banksy, qui est un des street-artistes engagés les plus connus à ce jour, mais on vous fera découvrir plutôt d’autres œuvres d’autres artistes qui ont apparu dans les rues du monde suivant les dernières actualités.

En Grèce par exemple, le street-art est devenu un moyen extérioriser sa frustration face à la situation du pays. De nombreuses rues grecques ont été envahies par les artistes, leurs couleurs et leurs revendications. Parmi eux WD (Wild Drawing), un street-artiste originaire de Bali établi en Grèce qui a notamment peint plusieurs murales au nom de la révolution, tout comme N_Grams et nombreux autres encore. Les messages et illustrations sont souvent les mêmes ; l’appel à la révolution, le non à l’euro, ou des portraits détournés de Angela Merkel, en reprenant des codes artistiques grecs comme les statues de l’Antiquité.

De l’autre côté du globe, en Colombie, le street-art s’engage aussi. Dans ce pays où l’art urbain n’est pas illégal quoique contrôlé, son utilisation est donc bien plus fréquente et répandue (si bien qu’il existe d’ailleurs des visites guidées touristiques pour découvrir le street art colombien).

Et en Colombie, à Bogota plus précisément on s’en sert pour s’insurger contre les guerre civiles. On rappelle que la Colombie est le pays avec les conflits armés internes les plus anciens à l’échelle mondiale, opposants l’armée aux FARC.
Parmi ces artistes colombiens qui utilisent le street-art comme outil pour véhiculer des idées anti-guerre, il existe DJ Lu. L’artiste colombien dont le style souvent osé mais simpliste en noir et blanc, s’inspire d’expériences personnelles pour faire de son travail une révolte contre la violence présente dans la société colombienne.

Grâce à Internet, le street-art a pris une toute nouvelle ampleur en ce qu’il peut être vu dans le monde entier et plus seulement dans la rue où il se trouve. Une aubaine pour les artistes qui arrivent donc à faire véhiculer les idées à grande échelle, et Banksy en est bien la preuve en ce chacune de ses œuvres captive et fait réfléchir la toile. Une fois de plus, grâce au street-art comme le hip hop, la rue est donc un outil d’expression qui permet de transmettre ses idées. Comme le disait Victor Hugo, « la rue est le cordon ombilical qui relie l’individu à la société. »
