Une robe comme motif d’arrestation au Maroc

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Les deux femmes marocaines arrêtées pour atteinte à la pudeur, innocentées

Les faits se sont déroulés le 16 juin dernier à Agadir, soit un jour avant le ramadan. Deux jeunes femmes âgées d’une vingtaine d’années, Sanae et Sihame, faisaient alors leurs courses au souk d’Inezgane.

Soudain, un des vendeurs, fait une remarque sur leurs tenues, d’après lui, trop provocantes. Plusieurs personnes vont soutenir ces propos dont deux jeunes hommes, âgés de 17 et 18 ans qui vont alors tout particulièrement les lyncher.

En effet, les deux jeunes coiffeuses ont été agressées autant physiquement que verbalement, lorsque l’un des suspects « s’est livré à des actes suggestifs attentatoires à la pudeur ».

Les jeunes filles se réfugient dans un magasin et appellent la police, seulement voilà, ce sont les jeunes filles que les policiers vont arrêter. Quant aux responsables de leur fuite, il seront arrêtés le 3 juillet.

Trois jours après, le procès des deux jeunes marocaines s’ouvre pour atteinte « aux bonnes mœurs » soit précisément à l’article 483 du code pénal. Ce dernier stipule que « quiconque, par son état de nudité volontaire […], commet un outrage public à la pudeur est puni de l’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 200 à 500 dirhams ».

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Une arrestation qui fait polémique

Que ce soit au niveau national ou bien international, cette arrestation a choqué beaucoup de monde pour son côté arbitraire.

Une page Facebook ainsi qu’une pétition réunissant plus de 27 000 signatures ont été créées afin d’apporter un soutien aux deux filles, en attendant le verdict qui a été donné le 13 juillet. Toujours en soutien aux jeunes femmes, deux manifestations se sont tenues le dimanche 5 juillet simultanément à Casablanca et Rabat. Le slogan était alors, « Mettre une robe n’est pas un crime ».

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En période de ramadan, les affaires d’arrestation pour outrage « aux bonnes mœurs » sont récurrentes. En effet quelques jours après l’arrestation des deux jeunes marocaines, une vingtaine d’homosexuels et de travestis a été arrêté pour « homosexualité » et « outrage public aux bonnes mœurs », toujours à Agadir. Le cas le plus récent qui démontre bien cette idée, est celle des surfeurs de la plage d’Anza. Ces derniers ont accroché un drapeau, sur le panneau d’entrée de la plage dans laquelle ils surfent, où le message « Respect Ramadan No Bikinis » était écrit.

Un verdict encourageant

Tout est bien qui finit bien, les deux jeunes femmes ont été acquittées. Leur avocat a déclaré que « c‘est une victoire non seulement pour ces deux femmes, mais également pour l’ensemble de la société civile qui s’est mobilisée « . Cependant, malgré le verdict et toutes les manifestations de soutien, le traumatisme des deux jeunes marocaines ne s’est pas pour autant résorbé, puisqu’elles ont déclaré vouloir déménager.
Pour comprendre ces événements, il faut rappeler que le Maroc est une monarchie parlementaire, dont la devise est « Dieu, la patrie, le roi ». Ainsi, le pays est parfois confronté à des contradictions.

 

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