On a testé pour vous la cure de désintox… du smartphone

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Lâche ton smartphone ou tu vas finir à Vichy, toi aussi.

Il y a deux semaines, jeudi soir – notre collègue fait un burn-out, on le perd à petit feu jusqu’à l’extinction totale. Il n’a ni trop bu ni trop fumé ni même trop tapé, non, il fait une overdose de son smartphone.

Il faut dire que c’est l’amour de sa vie, son téléphone – un Samsung déglingué qui le suit partout, tout le temps. Il mange avec, il dort avec, il travaille avec, il joue avec… Le résultat de toutes ces heures passées devant son ordi, à travailler dans le digital. Triste sort ? Tellement. On ne sait pas encore si c’est Candy Crush ou Facebook qui l’a tué. On mène l’enquête. 

On a bien essayé de le calmer à grands coups de lichées de whisky japonais – son préféré- mais y’avait rien à faire, il portait sa détresse sur son visage, comme un junkie parti dans un trip trop puissant pour lui. Alors, comme pour n’importe quel toxico, on a cherché un centre de rehab pour le soigner. On pensait pas que ça pourrait lui arriver à lui et le voilà devenu le martyr de cette génération Y qui part en vrille.

Enfin, l’heure n’est pas à l’apitoiement mais à l’aventure….direction Vichy.

coffre smartphone

 

C’est là-bas, à Allier que se trouve le centre thermal des Célestins, très huppé , avec son programme baptisé Digital Détox, l’endroit rêvé pour notre collègue en mal de technologie. 1500 euros les quatre jours, on a vendu son ordi, sa tablette, son Samsung , sa mère et même son grand écran pour lui payer sa cure et on a prié très fort pour que ça marche.

On l’a déposé au centre, il allait mieux même si la lumière du jour lui brûlait les rétines – il était plus habitué, le pauvre. A l’entrée, il a rempli un formulaire où il a juré sur l’honneur qu’il ne toucherait aucun écran durant son séjour, il a écrit son adresse et son nom environ 19 fois et ils l’ont foutu dans une cellule. Non, je déconne.

A 1500 euros la demi-semaine, ils l’ont installé dans une magnifique maison en pilotis avec vue sur la mer Méditerranée, un petit coin de paradis qui crie A bas la Technologie sans aucun écran ni connexion wifi, of course.

Une fois installé, notre collègue était déboussolé, sans repère et pas vraiment en phase avec la nature – son fond d’écran lui manquait, sa vie sociale virtuelle lui manquait – il essayait en vain de se rappeler son score à Candy Crush et ses mains commençaient à trembler, visiblement en manque de clavier, de typing, d’écriture SMS.

after smarthpone

Avant de commencer son programme intensif pour se détacher à jamais de ces nouvelles technologies, il a eu le droit à de la musique zen en guise de fond sonore – bêtement, il a cherché ses écouteurs, le bougre – des jeux de société et des livres. J’ai bien essayé d’entamer une partie de scrabble avec lui : il était incapable de se souvenir des règles mais persuadé d’avoir téléchargé l’application.

Désespérée, je quitte la pièce en pleurs – Va t-il survivre à cette cure ? Je ne sais pas, je ne sais plus.

A 11 heures, il part pour son premier atelier de la journée : le massage au jet. Un bon moyen d’éliminer les toxines et les mauvaises ondes envoyées par son feu smartphone qui lui collent à la peau. On l’entend crier à travers les portes : serait-ce la délivrance, l’exorcisme du smartphone a t-il débuté ??

Les journées se suivent, notre collègue enchaînent les séances de sophrologie, les bains d’eaux thermales et les soins anti-stress pour éviter les crises de manque aigues. Il est suivi 24/24 par un coach sportif – le deuxième jour, petite rechute lorsqu’il a plaqué le mec face contre terre pour essayer de lui dérober son smartphone, mais le pire a été évité – et il est l’un des premiers patients au monde a tenté les séances de Iyashi Dôme, un traitement de choc japonais « équivalent à un semi-marathon en termes de dépense d’énergie » mais notre caméra n’a pas été autorisé à filmer.

Quatre jours après, on revient le chercher. Il a perdu 18 kilos, il a l’air serein, métamorphosé. Il ressort avec des lunettes, un crayon de bois sur l’oreille et un brin de paille dans la bouche. On peine à le reconnaître, on pense à un gag et puis non. Dans sa main, il tient un livre qui traite de l’organisation de groupes organisés et on se dit que les miracles, ce n’est vraiment pas qu’à Lourdes.

Pour tester sa véracité à toute épreuve, je sors mon smartphone devant lui. Il a à peine lever la tête et de l’air le plus sérieux du monde, il nous annonce qu’il va créer les SAA : les Smartphone Addicts Anonymes, d’où le livre. Pour cette nouvelle année 2015, il a décidé de rompre avec Internet, Samsung, Apple. Il pense à hiberner mais il vit bien sa nouvelle vie.

Aujourd’hui, ça fait 18 jours qu’il n’a pas rechuté – il est heureux et il vient de trouver un local pour son nouveau groupe. On vous tiendra au courant de la première réunion, c’est promis. 

 

smartphone interdit

 

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