Reflex c’est du sable, des parasols, du talent, de l’aventure et des courses poursuites de folie mais aussi un nouvel EP : Sunset.
Oyé oyé, jeunes lectrices et jeunes lecteurs ! Vous vous en êtes sans doute rendus compte en surfant sur la foultitude d’articles d’Opn, depuis quelques temps, l’équipe de 10 Tracks Per Week s’est installée dans la section musicale du blog pour distiller quelques pépites musicales plus ou moins intelligentes et ce de façon journalière totalement quotidienne.
Aujourd’hui, on fait tir groupé avec une interview et une petite sélection des familles. Le tout est fait par Reflex qui – soit dit en passant – vient juste de releaser un putain d’EP.
Le sud, cet endroit où les pains au chocolat s’appellent chocolatine et où les cigales chantent dès le petit matin. Une sorte de paradis vers lequel tous les parisiens se dirigent pour les ponts, les vacances ou même de simple weekend. Mais, y’a pas trop d’intérêt à vous présenter les deux ou trois sites remarquables ou encore de se prendre pour pilon futé en vous indiquant quelle route à suivre ou quel retard SNCF choisir.
On va rester au chaud dans notre bureau et vous présenter Reflex, un groupe made in le sud formé par Ludmila et André. Deux passionnés de musiques qui se sont retrouvés autour d’un objectif commun : faire vibrer le monde avec une musique largement influencée par les 70’s, les 80’s et une douceur digne de la météo de chez eux.
L’histoire de ce groupe commence avec Wavering, véritable première munition de la machine de guerre qu’est devenu le groupe. Le tout se faisait dans un style mélant funk, éléctro – au sens strict – et la disco des 80’s avec les synthés et lignes de basses typiques de ces années-là. Un véritable cocktail efficace qu’ils avaient pris la peine de cliper. Coquillages et crustacés pour une Ludmila rousse qui se pose ses pieds sur le sable fin.
L’ambiance est posée et Reflex est largement associé à l’arrivée des belles températures et des roadtrips pour rejoindre la plage.
L’histoire continue en 2013 avec la release de Together. Un tube estival qui avait tourné en boucle dans les bureaux d’OPN à l’époque où des gens de 10TPW bossaient et – parfois – dormaient. Le titre était conçu pour faire guincher les gens du monde entier au cours des nombreuses tournées que le groupe a pu faire. Au programme, envolées de synthés et vocaux dévastateur d’une Ludmila arborant désormais de longs cheveux roses. Sorti chez Continental Records, ce titre avait eu le droit à ses remixes ainsi qu’à une réédition remplie de bonheur avec des participations de mecs comme Oxford, Ryan Riot, Punks Jump Up ou encore Pat Lok.
Et, dans une transition des plus magnifiques, une nouvelle page de l’histoire de l’histoire de Reflex arrive avec un nouvel EP : Sunset. Tout droit sorti de leur studio du sud avec toujours cette sonorité discolike poussée par la voix d’une Ludmila et une coiffure moit’moit’.
Cet opus sort aujourd’hui chez Tigers On A Leash (label d’un certain Lou Teti) avec deux titres plus percutants et estivaux que jamais et des remixes aussi bon que sur le précédent millésime.
On commence avec Sunset morceaux aux allures calmes qui, avec un petit coup de batterie, nous amène chez Lud et André. Sa voix fait le reste du travail. Une véritable séduction avec des « I’ll do anything for you » qui nous rappellent qu’on peut très vite tomber d’amour. Les synthés et les breaks sont un pur bonheur qui nous conduisent jusqu’à la version club de Sunset. Vocal coupé et rythmique plus poussée font de cette version un véritable atout pour les platinistes d’ici et de là bas et ce break… ♥. Tout ce qu’on aime dans la seadisco du duo. Notons quand même que cette version a été lâchée en freebie hier (→ Viens chercher bonheur). Le remix de Bufi s’annonce comme une belle track d’intro pour les sets avec une sonorité housy et un tempo lent.
Nothing Say Or Do arrive comme une replongée dans la seadisco. Tout doucement on retrouve Lud plongée au centre d’une prod remplie de ces petits détails qui nous font chavirer. Les japonais de Give Me Wallets viennent redonner une touche de balearic comme avait pu le faire Boys Get Hurts sur Together l’année dernière.
Au final, si Together annoncait l’arrivée de cet été infame de chaleur dans les bureaux d’opn, Sunset reprend le flambeau et exprime notre espoir d’un été où le chill sera de rigueur. Pour prolonger la découverte de Reflex, on est allé à leur rencontre à l’occasion de leur première release party la semaine dernière. Retour en questions.
Qui mieux que Renault pour entretenir votre Renault ?
On s’en fout...
Qui mieux que Reflex pour parler de Reflex ?
C’est ça qu’on veut et c’est tout de suite !
Et bah on va commencer de façon originale et vous demandez tout simplement de vous présenter et même de vous dire comment vous vous êtes rencontrés ?
Ludmila : Salut Pieral ! Donc on est REFLEX, on avait des amis en commun, je faisais quelques illustrations sonores pour des sites mais c’était à côté de mes études, rien de très sérieux. André était déjà dans la musique depuis longtemps, bien plus expérimenté que moi. On a fait un titre ensemble et obtenu un booking au Japon directement. Il me fallait ce déclic pour me lancer totalement !
Si on prenait des CD chez vous à l’époque du collège, du lycée ou de la fac, on aurait pu trouver quoi ?
André : J’ai eu la chance d’avoir une grande sœur qui me ramenait du son de Londres, j’écoutais déjà pas mal de trucs électroniques / techno du coup, j’ai toujours été assez fan de synthés analogiques. J’ai commencé très tôt à m’intéresser aux machines, j’ai commencé à mixer à la fac, pas mal de house aussi dans les soirées montpelliéraines.
Lud : De l’ancienne French Touch, des bonnes musiques de pubs ou de reportages (les mecs avaient souvent du goût, genre Porcelain de Moby, dommage que Shazam n’existait pas quand j’étais gamine ) de la musique classique, des musiques de jeu vidéo / l’univers retrogaming me plaît énormement, et bien sûr des Daft Punk. En général quand on se souvient de l’endroit précis où l’on a écouté tel ou tel titre, c’est que c’est un tube.
Comment en êtes vous arrivés à produire de la musique et comment Reflex est né ?
André : On avait pas mal de goûts en commun avec Lud, même délire au niveau de la musique, on s’est mis un peu spontanément à travailler ensemble. J’étais déjà producteur avec plusieurs différents projets, quand j’ai rencontré Lud je lui ai proposé de bosser avec moi.
Lud : Je voulais faire mon projet perso à la base mais ça n’aurait pas eu le même rendu que de travailler avec André, qui est beaucoup plus fort que moi en technique. On se complète pas mal, moi pour les notes, la compo, lui pour le choix des sons et la technique.
D’où vient le nom du groupe ?
André : il fallait trouver un nom, un truc simple facile à retenir et qui sonne bien, j’ai pensé à un ancien titre de Duran Duran.
Lud : Ouais on est tombés d’accord.
Comment se passe le travail à deux ? Vous faites des sessions studios ? Ou vous bossez chacun de votre côté avant de tout mettre en commun ?
Lud : Ça dépend. Je ne peux jamais aller au studio et me dire « allez je fais un track », à part si c’est une commande bien sûr. Mais quand c’est une compo originale, pour nous, j’ai besoin vraiment que ça vienne spontanément, ça peut venir en me promenant dans un lieu cool, ou en regardant une photo très inspirante.
Composer c’est partager un peu de soi avec les gens, donc je veux être hyper sincère. Sinon je compose beaucoup la nuit, dans les rêves (je me reveille et enregistre alors en chantant chaque piste séparément avec une appli iPhone)! Bon allez, quitte à passer pour une dingue… faut que ce soit coloré. S’il y a beaucoup de couleurs, c’est ok. Si je perçois du kaki, je jette direct !
André : c’est vrai qu’on s’inspire plus d’images, de lieux, de formes et de couleurs qui nous plaisent. On essaye de retranscrire ce qu’on ressent. En essayant toujours de composer des tracks dynamiques et qui donnent le smile.
On vous a découvert avec Wavering il y a maintenant deux ans et Together l’année dernière sorti chez Continental. Comment s’est fait cette signature ?
Lud : Ça s’est fait par une très bonne coïncidence, nous avions une date avec Mathieu Bouthier (frère de Jerry mais nous ne le savions pas) 1 an plus tôt. Par la suite nous avons fait le warm up de Jerry, c’était les retrouvailles des frérots à cette occasion, et Mathieu nous a clairement appuyés pour que son frère écoute un peu ce qu’on faisait. On est sur la même longueur d’ondes, on va bien sûr continuer à travailler avec Continental aussi.
D’ailleurs, Together est très vite devenu notre hymne de l’été l’année dernière et Sunset s’annonce de la même manière, est ce que vous chercher toujours à avoir cette sonorité tropicale ?
Lud : Tant mieux si tu ressens ça, on essaye de faire des titres colorés, balearic, qui transportent ! Pour définir un style, je ne sais pas, mélange de synthpop, nu-disco, indie, y’a trop de noms possibles et en même temps, il y a une vraie famille d’artistes comme ça.
André : On appelle ça « Seadisco ». L’envie de retranscrire le soleil, la plage, le clip de Wavering à été tourné à domicile d’ailleurs !
Vos sons ont aussi une teinte 70’s, 80’s voire 90’s par moment, est ce qu’il y a des artistes qui vous ont influencé dans la création des morceaux ?
Lud : Alors, c’est très complexe de répondre à cette question car on est beaucoup plus sensibles aux images pour composer. Ou bien, des bribes de sons (un simple son de juno 106 peut me faire partir sur une nouvelle compo) ou les musiques de films de Vladimir Cosma entre autres. J’ai grandi avec les musiques de jeux vidéos aussi, du coup souvent je fais des arpeggios ultra rapides façon 8-bit quand je compose, je sais que ça vient de cette culture asiatique. Mais je ne peux pas dire que je suis inspirée consciemment de tel ou tel titre. Evidemment, dire qu’on n’est pas influencé serait ridicule. Bref, tout est inconscient.
André : On ne prend pas trop le temps de se faire des écoutes d’anciens titres, c’est assez dommage. Mais on est pas nostalgiques. Par contre on fait une boulimie de toute nouveauté, dans plusieurs styles différents, scènes similaires, proches ou non; comme je le disais, on est surtout influencés par ce qui nous entoure, notre lieu de vie, face à la mer.
Un an après Together donc, vous revenez avec Sunset – qui sort aujourd’hui chez Tigers On A Leash – comment pourriez vous résumer ce nouvel opus ?
André : C’est un EP de 5 titres, 3 originaux (Sunset, Sunset Club Mix qui est très teinté house et n’a rien à voir d’ailleurs avec l’original plus synthpop, et Nothing Say Or Do ) et 2 super remixes de Bufi et des producteurs Japonais Give Me Wallets.
Bufi et Give Me Wallets ont fait les remixes des deux originaux qu’on retrouve sur l’EP et Together avait eu le droit à de belles versions, comment se passe le choix des remixers ?
En général, c’est le label qui nous propose des noms, après on demande aussi aux potes ! Dans le cas du Sunset, Lou Teti nous a proposé de demander à Bufi, et nous avons proposé les Give Me Wallets qui font partie de la scène montante au Japon.
Et, est ce que vous avez un nom d’artiste pour un remix de rêve ou une collaboration ?
Y’en a plein. Disclosure, Bondax, Flume ? Chilly Gonzales ?
Lud, tu m’avais dit que les paroles de Together avait été écrites sans trop de recherche mais pour Sunset et Nothing Say Or Do, c’est là même chose ?
Ah non justement, c’est recherché : chacun peut interpréter les paroles comme il veut. Je disais que j’avais écrit le Wavering et le Fallin sur un coup de tête, mais c’est tout. depuis on confie les textes à notre pote super talentueux Aimeric Miriel, il sait bien mieux retranscrire ce que je veux écrire. On bosse ensemble pour l’album.
Est ce que Sunset aura le droit à son portage de remixes ?
Non, ce n’est pas prévu pour le moment. On me demande souvent de mettre en download les voix pour être remixés. Si on a l’accord des labels, pourquoi pas ?
Je sais qu’il y a un album qui se dessine au loin mais est-ce qu’il y va y avoir d’autres choses avant ? Des dates, une nouvelle tournée ou tout autre heureux événement ?
En ce moment on se focalise sur l’album, refusant toute collab pour pouvoir mieux avancer, mais un nouveau remix pour Dj Cam arrive, et on bosse sur le clip de Sunset aussi.
Chacune de vos releases s’accompagnent de dates un peu partout dans le monde, on aimerai bien connaitre votre meilleur souvenir sur les routes.
André : J’hésite, il y a tellement de lieux.. les derniers en date, Singapour quand tu te retrouves face à la piscine géante du Marina Bay, qui donne sur le vide. Impressionnant. Ou la superbe baie de Hong Kong. La rencontre avec les Daft Punk l’été dernier par hasard lors d’une soirée à Paris, et une super conversation de geek avec Thomas Bangalter sur sa vision des choses. Personne ne les a reconnus, même quand ils sont descendus dans la foule, et que tout le monde attendait sagement son taxi.
C’était fou.
Lud : Elles sont hard tes questions. Chaque nouveau lieu est magique, avec sa propre aura ! Je vais dire Tokyo, Singapour, Hong Kong… Et Hawaii. Quand tu es face à l’océan, avec ce décor de rêve, sable blanc / rochers noirs / eau turquoise et palmiers de dingue, tu changes ta façon de penser et oublie toutes les choses futiles. ça remet les compteurs à zéro en quelque sorte.
Et le pire ?
André : Car-jacking à Sao Polo, l’orga qui ne veut pas donner sa caisse, donc on prend une 4 voies à contre sens, à fond, pour semer les mecs avec
leurs armes.. il me dit en même temps que sa femme s’est déjà pris une balle dans le ventre, mais qu’il ne lâcherait jamais sa voiture quoi qu’il arrive. Un vrai film !
Lud : C’est pas un ‘pire’ souvenir, c’est une anecdote marrante. Il y a deux jours, juste après notre date à la plage, on fait un after et les mecs en face de moi semblent un peu louches. Un gars, lunettes noires / costume, asiatique, à l’air très sérieux, strict et concentré, entouré de nombreux gardes du corps qui n’ont pas l’air de rire, et de joueurs de foot balèzes et pieds nus dans le club… Mafia, règlement de compte ? Non, c’était Psy qui allait tourner son nouveau clip incognito, mais je ne l’ai su qu’après haha…
Lud, tu m’avais dit que j’aurai le droit à une anecdote encore inavouée. Est ce que tu tiens parole ?
Non pas un grand secret, plutôt une énorme surprise. Je n’ai jamais eu de contact avec mon père, décédé il y a 10 ans, j’étais fille unique, longue histoire.
J’ai retrouvé il y a quelques mois un peu par hasard car nous avons des amis en commun, mes demi-frères et sœurs dont la plupart ont le même
feeling artistique, mais dans le ciné. Par exemple, j’ai appris entre autres que ma grande sœur a produit un clip pour Marilyn Manson ( ! ). J’ignorais tout d’eux, et pourtant on se ressemble énormément. La vie est vraiment spéciale !
Et comme 10TPW est présent sous couverture chez Opn, pour quasi-finir l’interview, on aimerai bien convertir une de vos journées en une sélection de 10 sont, du coup, vous écoutez quoi pour :
– le réveil ?
Darius – Omeo
– le café du matin ?
Metronomy – I’m Aquarius (Edwin Van Cleef Remix)
– la douche ?
Shift K3y – Touch (Oxford Remix)
– En voiture ou dans les transports en commun ?
Javeon – Intoxicated (The Magician Remix)
– aller à un rendez vous important ?
Junior Jack – Thrill Me (Gigamesh Remix)
– voyager ?
Trulsmusic «Out Of Yourself (Roosevelt Remix)
– prendre l’apéro ou chiller ?
Tinashe – Vulnerable (Pomo Remix)
– aller en soirée ?
Duke Dumont feat. Jax Jones – I Got U (MK Remix)
– l’atterrissage de lit (en charmante compagnie ou non) ?
Tame Impala – Stranger In Moscow (Mickael Jackson Cover)
– dormir ?
Pacific – Narcissus (Alan Braxe Remix)
Et s’il ne fallait retenir qu’un seul son ?
Trop dur. Notre nouvel Sunset EP, voilà, comme ça vous irez l’écouter !
On fini toujours par cette question chez opn, mais au final are you really open minded ?
Much more than you can imagine !
Opn et 10TPW vous attendent le 10 au Wanderlust avec Reflex, Friendly Fires, Bufi et Oxford. [event ici]
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