Les « hipsters » sous le choc de la déferlante annoncée du normcore
Jusqu’alors nous avions été discrets sur le phénomène Hipster. Mais si, vous voyez, une des catégories reconnaissable est celle du bucheron urbain à bonnet que l’on croise dans le centre de Paris à chaque coin de rue, entrain de déjeuner en terrasse alors qu’il fait 2 degré…etc… En revanche cela constitue un avantage considérable : Si tu te fais plaqué par ton mec, tu peux en trouver un autre interchangeable et à l’identique dans la seconde.
A l’origine, le Hipster est celui qui cassait les codes ou les créait dans un souci d’éviter l’uniformisation et dans la recherche complexe de la connaissance d’une histoire stylistique le tout retranscrit dans l’harmonie d’un look reconnaissable et insaisissable.
Mais depuis quelques temps (vous voyez à quel point je suis volontairement flou afin d’éviter une polémique de Hipsters supers véner), le Hipster n’est plus, car noyé dans une galerie de vulgaires copistes analphabètes et ignorants.
« LE MONDE DES SOI DISANTS HIPSTER SOUS LE CHOC »
La réaction des Hipsters, les vrais, les couillus c’est certes fait attendre mais la réponse ringardise tous les suceurs de style.
A force d’aller toujours plus loin dans la recherche stylistique, et d’avoir été les précurseurs de tendances, vaincus par la mondialisation et la vitesse de la diffusion de l’information, l’aventure les mènes au No style, à la normalité ne craignant pas un retour à l’anonymat.
C’est au détour d’un article du New York Mag en date du 26 février que la nouvelle se répand : Désormais impossible de distinguer l’américain moyen, du touriste que du branché. Le non style, devient signe distinctif du Hipster, le normcore est né ramenant le vêtement à son stade primaire de l’inconscience où ce dernier n’est pas le lieu de crispation et de distinction sociale et s’affiche, baskets blanches, jean délavé, chaussettes de sport blanches et polaire.
Depuis lors, les spécialistes de tous genres s’interrogent sur cette possible future mode sans pour le moment être capable de discerner les contours et conséquences de cette nouvelle vague.
Mais dans les faits, quelle est la source de la naissance du normcore, buzzword si bien nommé mais inexact (nous reviendrons sur ce sujet un peu plus tard, là je n’ai pas envie) ?
C’est le cabinet de tendances new yorkais K-Hole qui a lancé le mot afin de déterminer le pourquoi du refus du Hipster d’être catégorisé et reconnu comme Hipster car dès lors que ce dernier rentre dans un label il perd toute singularité alors que cette dernière est l’élément premier, l’ADN de son Dasein.
La quête absolue et indicible du singularisme salvateur comme signe d’un individualisme nécessaire est mis à mal par le mondialisme de l’information à tout va. Honnis et désormais trendy, la tendance des suburbs US (si tant est que s’en fût une) devient l’ultime refuge des trend setters en attente d’une spiritualité retrouvée.
A force de désir de l’unique, le Hipster pris au piège arrive à cette conclusion singulière : « la chose la plus différenciante, c’est de rejeter la différence » selon ledit cabinet.
La normalité ainsi devient ainsi la transcendance voire la quintessence du style dans un dépassement des limites de la mode comme elle était alors perçue.
Comment vont donc faire nos amis et fidèles consommateurs du Workshop ?
Se convertir à un look qui ne les dissocie pas du supporter de foot qu’ils détestent pour leur beaufitude et l’absence de style (un peu de clichés dans tout les sens ça fait du bien quand même) ou alors se résigner à suivre ce qu’ils abhorrent le plus ?
Le normcore, qui en réalité, est l’Acting basic (et oui, l’erreur vient d’une journaliste) tend à être un dépassement du style au-delà de la « mode » dans son sens primitif.
Désormais l’acting basic est mort et laisse place au normcore qui se targue d’avoir déjoué le complot desdits Hipsters de tous genres, pullulants et ignorants.
« Hipster ? tu voulais dire normcore ? »
Comme un pied de nez, le hipster se fond dans une masse singulière où l’individu est le propre rayonnement de l’apogée stylistique de tous et de chacun. L’esthétisme exacerbé de la normalité comme point d’orgue de la mode à travers une culture suburbaine affirmée voici le new Hipster ou celui qui l’a toujours été.
Les hipsters sont morts, vive les Hipsters.
Source principale : Slate.fr
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Je vis actuellement aux États-Unis, à Portland exactement, ville qui a vu naître les hipster, je suis dans une high-school et je peux vous assurer qu’on peut facilement repérer la différence! Je suis désolé, mais je ne suis pas d’accord, ok les hipster ont un style particulier, qui peut être dénué de sens pour certains, MAIS, il y a une idée derrière, une véritable envie d’assortir les vêtements d’une certaine manière pour que ça rende quelque chose de spécial. Tandis que « l’américain moyen » ne se soucis pas du tout de ce qu’il porte, il n’assortis rien et attend de sa tenue uniquement du confort. Allé, bonne année!