Le morbide se prend le mur avec Fat Heat
Le street-artiste Fat Heat arrose la Hongrie, son pays. Illustrations, tags, ou peintures joyeusement mortuaires dans un style Full Metal Alchemist graphiquement évolué, il touche à tout, mais est surtout touché par les teintes fortes et émotions apportées par le street-art. « My name is Fat Heat, I’m not even thinking of quitting anymore ». La messe est dite, et vos yeux vont en prendre de toutes les couleurs.
Fat Heat a une passion : les couleurs. Vous vous attendiez à un truc de taré, et dis comme ça, ça ne tue pas des masses, c’est vrai. Mais il y a passion et passion (attention, ça sent fortement la remarque philosophique à deux roubles dans 3, 2, 1), celle qui, alliée au talent, peut rendre une idée de base bien plus impressionnante une fois réalisée. Fan de couleurs, oui, c’est vraiment banal. Mais lorsque l’on réalise soit même l’harmonie entre les teintes plutôt pétantes et les formes bien distinctes à grand format, le résultat est « un tantinet soit peu » (pour ne pas dire beaucoup, ce qui n’irait pas du tout grammaticalement parlant) subjuguant.
Déambulant à travers les murs Hongrois (la formulation exacte serait « déambulant à travers la Hongrie », mais je trouvais cela plus poétique. On se doute bien qu’il ne se tape pas les murs, il peint juste dessus. J’aurais pu rajouter « ndlr » à la fin de cette (beaucoup trop) longue parenthèse, mais sauf votre respect, j’avais la flemme. Cordialement), l’artiste s’amuse depuis plus d’un dizaine d’années à réaliser des formes et des univers décalés et délirants, témoins de l’imagination débordante de leur créateur (ça fait vachement « théologie », dit comme ça).
L’utilisation d’un environnement urbain comme exutoire fictionnel peint dans le réel, c’est peut-être aussi ça que l’on recherche le plus dans le street-art. En outre, on se pose la question du matériel utilisé, de la manière de peindre, et Fat Heat se dévoile tel un artiste complet, aussi à l’aise dans la maîtrise typographique avec tags et graffitis qu’en créations urbaines toutes aussi magistrales.
Et c’est là aussi la grande force, l’atout de l’artiste qui nous a intéressé. Le mec va produire ses œuvres sur n’importe quel support, et toutes les balancer à la tête un peu ébahie de ses fans. Entre créations sur cellophane (oui, vous m’avez bien compris), simples illustrations et tags, jouant d’une imagination assez débordante, il faut le dire, l’artiste démultiplie à l’infini ses facettes et talents graphiques. Dans ses innombrables univers peuplés de squelettes arc-en-ciels entre autres mondes typographiques, la chaleur colorée joue sur l’opposition totale des thèmes mortuaires abordés pour non seulement survivre, mais donner de la vie à une oeuvre qui n’est pas censée en avoir. Vautours, crânes et créatures en deviennent littéralement transformées, et sublimées par une flamme qui vient les rallumer de ce pas.
Ce jeu de contradiction ne serait évidemment rien sans talent, et c’est avec lui que Fat Heat nous plonge dans son monde occipito-neuronal (un petit néologisme, ça faisait longtemps) délirant et joyeusement morbide, avec peinture, graff, et tous les supports possibles et imaginaux. Juste pour en mettre plein les yeux.
Pour cet artiste, il est fortement conseillé de faire un tour sur son site Internet d’où sont tirées toutes les images de l’article. Des photos en HD à la pelle et des diaporamas magnifiques, voici ce qui vous attend. Vous êtes donc cordialement invités à cliquer ici. Pour son profil Facebook, c’est là que ça se passe. Accessoirement.
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