L’art de mettre ta tête sur le monde par Ed Fairburn
Le concept de portrait réalisé en mode « carte du monde », dit comme ça, ça ne devrait pas casser trois pattes à un canard. Armé de ses canevas (et accompagné d’un minimum de talent, accessoirement, juste pour ne pas lésiner sur les mots), Ed Fairburn l’a fait.
Faire un paysage avec la forme d’une tête, ou d’autre chose, c’est banal. Bon, on n’est pas tous capables de faire ça, certes, mais ça reste du vu et revu. Faire une carte avec un objet disséminé à l’intérieur ? On a déjà l’Italie qui ressemble à une botte, pourquoi donc aller plus loin ?
Ed Fairburn est allé bien au-delà de tout cela. Et c’est un peu le principe de l’art, également. Une idée sur le papier peut paraître invraisemblable, géniale, ou peu originale. Et il suffit de le dire pour qu’à la réalisation du projet, un artiste talentueux nous fasse nous tromper. Ce qui n’arrive jamais, dans mon cas, fort heureusement (mais si mais si, je vous jure !).
Peinture et canevas, carte du monde préparée, une simple expérience permet de comprendre la complexité de l’oeuvre de cet artiste freelance anglais. S’éloigner un peu du tableau, le regarder dans son ensemble, et on obtient l’équivalent d’un genre de cadrillage aux formes d’une ville, d’un pays, du monde. La totalité du rendu donne un effet vitrail assez (si ce n’est très) impressionnant, il faut le reconnaître.
Viens noircir ta carte, tu peux faire un visage. Et quel visage. Il n’y a rien d’approximatif dans le style vitre brisée de ces créations, qui reflètent l’image d’une imagination proprement débordante.
On dirait presque qu’il serait nécessaire de casser un miroir et y dessiner une carte du monde sur ce que tu y vois encore (autrement dit, ta tête en version fragmentée) pour réussir à créer quelque chose de similaire. Aucunement besoin de miroir pour Ed. Moi qui n’avait jamais pensé devenir un dingue de géographie, j’y suis parvenu le temps de 13 tableaux. Quant à vous, baissez les yeux, et laissez les s’échapper.
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