La Shtar Academy – du rap de zonz

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 Tu veux sentir l’odeur de la taule ? Rendez-vous avec les mecs de la Shtar Ac’

Malik, Mirak, et Badri sont trois détenus de la prison de Luynes et forment la Shtar Academy.  Il y a un an, Mouloud Mansouri passait un casting dans cette prison d’Aix-en-Provence pour que des prisonniers fassent la première partie d’un festival musical. Trois d’entre eux ont retenus son attention et après 12 mois de travail, leur premier album sort partout en France le 20 janvier. Les plus grands du rap français, comme La Fouine, les Psy 4, ou Orelsan & Gringe, ont soutenu les trois p’tits nouveaux du rap et ont posé leur voix sur plusieurs featurings. La Shtar Ac’ est toute la semaine sur Planète Rap de 20h à 21h sur Skyrock, avec chaque soir des invités présents sur l’album. Open Minded a interviewé pour vous, 2 des 3 rappeurs, récemment libérés, ainsi que leur mentor Mouloud Mansouri.

 

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Comment avez-vous eu l’idée de ce projet, aller chercher des détenus pour en faire des rappeurs ?

Mouloud Mansouri : La base du projet, c’est un festival qu’on organise à la prison de Luynes, avec un plateau de plusieurs artistes (Psy 4, Kery James…), et l’idée c’était de créer un groupe de détenus de cette prison pour faire la 1ère partie de ce concert. Tony, le producteur, et moi on a fait un casting de 200 détenus. 30 mecs motivés s’inscrivent, on les verra ensuite 1 par 1. Une dizaine de mecs sont finalement retenus pour faire la Shtar Ac. A partir de là, on prépare le concert, on les aide pour les techniques d’écriture, pour les instrus, et on leur apprend à poser sur scène. On a posé quelques restrictions, qu’ils aient au moins encore 1 an de prison devant eux, pour avoir le temps de réaliser ce projet.   Des bons morceaux sortent, là on s’est vite dit qu’il y avait peut-être plus qu’un concert à faire, pourquoi pas un album ? Très vite les taux se resserrent sur 3 détenus meilleurs que les autres, et qui bossaient plus dur. On commence à faire des morceaux plus saturés, et on invite des artistes pour travailler avec eux sur les titres. En 1 an le projet est fait, en maison d’arrêt, les artistes se rendent dans leur prison pour les featurings.

 

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Avant ce projet, le rap, vous y aviez pensé ?

Malik : Moi personnellement, avant de rentrer en prison, je n’avais jamais fais de rap, même si j’en écoutais beaucoup.

Mirak : Moi je faisais un peu de rap, mais en tant qu’amateur.

 

Vos inspirations musicales ?

Mirak : J’ai été bercé par le rap américain, j’en écoute encore beaucoup aujourd’hui, j’ai une bonne culture du rap us.

Malik : Moi j’écoute de tout !

 

Ca fait quoi d’être soutenus par les plus grands du rap francais ?

Malik : Ça fait vraiment plaisir, je n’y aurais jamais pensé avant.

Mirak : Je n’aurais jamais pensé faire des featurings avec tous ces gens là non plus. C’est vraiment encourageant.

 

Dans cet album, vous parlez beaucoup de la prison, est-ce que vous cherchez à prévenir les jeunes ?

Mirak & Malik : En aucun cas on cherche à glorifier la prison, on veut bien faire comprendre que ce n’est pas un exemple, on a fait des erreurs, on espère qu’ils ne les feront pas.

 

Elle a quelle odeur la taule ?

Malik : L’odeur des égouts et des poubelles !

Mirak : J’ai qu’une chose à dire, écoutez l’album et vous verrez quelle odeur a la taule !

 

Vous avez envie de leur dire quoi aux shtar ?

Mirak : Je ne me prononcerai pas à ce sujet !

Malik : Même si dans les quartiers et dans le milieu carcéral on n’aime pas les policiers, comme partout il y a des bons et des mauvais. En prison aussi d’ailleurs !

 

Si on tape 1 vous sortez tous de taule ?

Mirak & Malik : Inch’allah ! J’aimerais qu’on tape 1 pour que Badri, le troisième membre encore incarcéré, sorte de taule.

 

Etes-vous open minded ?

Mirak & Malik : Oui on est ouvert d’esprit. Et notre esprit est en train de s’ouvrir encore plus grâce à tout ça. On est toujours resté informé de l’extérieur même incarcérés, on s’est cultivé.

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