Les clichés insolites des Street View. Google moi ça !

Une histoire de pistolet à eau et de street view insolites

Depuis un moment, j’ai une envie folle d’acheter un pistolet à eau. Une idée stupide et puérile, certes, mais l’envie d’arroser les passants depuis ma fenêtre (et celle des autres) se fait de plus en plus pressante. Ne prenant pas le temps (et surtout en manque d’argent), cet achat reste dans ma tête, revenant à moi de temps en temps lorsqu’à ma fenêtre mon regard se perd au loin dans le paysage glauque du cimetière de Belleville. Alors parfois, je me demande comment est-ce que mon esprit a-t’il pu se pervertir ainsi au fur et à mesure de mes jeunes années à un tel point que ma volonté d’arroser les gens, cachée derrière mes fenêtres tel un sniper dans Call of Duty, puisse m’obséder autant.
Toujours à ma fenêtre, j’observe les passants : les jeunes, les vieux, les crades, ceux qui crachent, ceux qui parlent tout seuls, les paumés de la vie, les clodo, les narvalo, les couples, les beaux, les moches, bref, je me prends un peu pour l’inspecteur Harry. Soudain, la panique m’envahit : je sens que moi aussi on m’observe. J’ai cette sensation bizarre que les rôles s’inversent, l’expression « l’arroseur arrosé » me vient tout de suite à l’esprit. Mon nouveau water gun et moi, sommes les proies d’une caméra, d’un truc venu d’ailleurs, une puissance sortie tout droit de la Silicon Valley : la google street view camera. Putain, mon pouls s’accélère, mes mains sont moites :  je vais me retrouver photographiée, cataloguée, fichée. Merde, moi qui voulait dézinguer des gens tranquillement à coup de jets d’eau, c’est foutu. Tout est foutu. Merci Jon Rafman, tu viens de tout faire tomber à l’eau.

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