Entretien avec Everydayz

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Everydayz, le stakhanovisme musical d’un perpignanais encore trop peu connu.

Ça fait déjà quelques temps que je suis la carrière – même s’il trouve ce mot surfait – de Everydayz, jeune beatmaker talentueux et membre de cette nouvelle génération décidément bien présente dans nos frontières et, de plus en plus, en dehors.
On vous a déjà touché mot à propos de Zerolex, Superpoze ou encore Fakear et il était inconcevable de ne pas s’attarder sur Ilia. Ce jeune producteur originaire de Perpignan a très récemment releasé un EP brillament réalisé du nom de Né Sous Le Sun avec lequel, il a pu rejoindre le magnifique roster de l’écurié lilloise Cosmonostro. Cet opus vient culminer les précédentes releases de Everydayz et illustre à merveille tout le talent multiple de l’artiste, voguant à merveille entre Hip Hop assumé et Electro qui l’est moins. Le tout rafraichit et reste en bonne place dans cette putain de pile de CD qu’on écoutera tout au long de l’année.

Bref, ce ne sont que recommandations pour vos oreilles. Cet EP vaut largement le coup de s’y attarder pour son ambiance, sa puissance et les possibles comparaisons que vos tympans pourront faire avec les gros ricains.

On a pas pu résister à l’idée d’aller à sa rencontre et de parler musique, souvenirs et musique avec lui. Retour en questions sur cette belle rencontre avec Everydayz.

everydayz né sous le sun

On va encore faire original pour commencer l’interview, est ce que tu peux te présenter ?

Everydayz, Beatmaker et producteur de musiques actuelles

Et d’ailleurs, pourquoi Everydayz ?

Le goût de l’abstrait

Quand on se penche sur ce que tu écoutes, on repère facilement plein de noms sympa et des trucs inconnus mais quelles sont tes influences principales ?

Comme je dis souvent, mes influences sont larges et changent au cours du temps. En ce moment la scène « Beat Music » est riche donc j’écoute beaucoup ce que font les autres beatmakers, sinon tous les sons crapuleux avec un maximum de gimmiks, d’insultes et de basses (français ou ricain ).
Louis De Funes m’inspire beaucoup en ce moment, son rythme et son jeu sont incroyables.

La première fois que j’ai fait écouté Né sous le sun à un pote, j’ai eu le droit à un « Waw ! C’est qui ce ricain ? Je veux l’EP! » Ce qui me laisse penser que tu as tout d’un grand, est ce que tu peux nous résumer ta carrière ? De Perpignan à aujourd’hui ou demain.

« Carrière » c’est un grand mot ! Jusqu’à aujourd’hui c’est plutôt de la survie. Je fais mon possible pour pouvoir vivre de ma passion, ce qui explique mon côté prolifique, en générale je bosse au moins 3 projets en même temps (le mien et ceux qu’on me propose). J’essaye de faire aussi un maximum de scène en Solo ou avec Nemir, des remixes, de la musique à l’image ou pour du spectacle vivant.
J’aurais fait carrière le jour où j’aurais des disques d’or accrochés dans mon salon, pour l’instant je bosse comme un artisan qui se développe à son rythme, en toute indépendance.

Je sais que tu ne veux pas te sentir rattaché à un style, mais est ce qu’il y a un courant musical dont tu te sens proche ? Où est ce que je mets Everydayz en genre sur iTunes ?

Dans iTunes nous avons – avec le Label – choisit de le mettre dans « électronique » car, par définition c’est de la musique produite avec des machines, donc électronique.
Mais je n’aime pas dire que je fais de  » l’électro « , car ça veut tout et rien dire de nos jours… En fait ce n’est pas tant que je ne veux pas être rattaché à un genre, dans ma musique tu peux trouver du Hip Hop, Du Trap, du Garage, du R’n’B un cotés Trip Hop aussi. Et parfois, c’est Pop ou même complètement perché, y’a pas de règles.
En fait je fais partie d’un mouvement, mais ce mouvement n’a pas de nom… pourtant il existe. Il y’a eu des tentatives de le nommer « Glitch » « Futur Bass » ou « Futur Beats » mais aucun n’est vraiment justifié…

sunlune-agoria-everydayz

On parle de toi comme « le petit protégé de Agoria », t’en penses quoi ? Et comment s’est fait la rencontre ?

Je ne suis pas le « Petit Protégé d’Agoria », mais effectivement c’est une formule beaucoup utilisé dans les médias, c’est sûrement dû au fait qu’il est le grand artiste qu’on connaît et que moi je suis un jeune qui sort de nul part, donc si on bosse ensemble, c’est sûrement parce que je suis son « petit protégé ».
Mais la réalité est beaucoup plus simple que ça, on s’est rencontré à Lyon via des amis communs, Agoria appréciait mon travail et a voulu qu’on se rencontre puis qu’on bosse ensemble sur quelques remixes, et cette collaboration a donné naissance à notre side-project SunLune.
Il n’hésite pas à m’aider ou à me conseiller quand il le peut, c’est une personne importante à mes yeux, pour qui j’ai énormément d’affect et de respect, et c’est sûr que bosser avec lui m’a ouvert des portes, mais j’avance par mes propres moyens.

Revenons à Né Sous Le Sun. L’EP est sorti dans le label brooklillois Cosmonostro, comment ça s’est passé ?

Un soir, je skypais avec mon Bro Phazz, et lui ai dit que je cherchais un label qui serait chaud de sortir « Né Sous Le Sun », il m’a dit : « mais propose à Cosmo, je suis sûr qu’il serait chaud, je te file le contact« .
Le lendemain je Skypais avec Guillaume Bonte (le fondateur du label) qui a directement été partant.

On trouve pas mal de MC dans tes prods, comment se passe le choix ?

C’est au feeling, au fil des rencontres, une question de timing aussi, en général ça se fait naturellement, je ne choisis pas vraiment, ça se révèle et on finit par faire un morceau.

Dans Article 1, tu cites Sun Tzu, j’ai complétement été bloqué par la citation que tu as choisis, pourquoi ce choix ?

J’ai beaucoup aimé ce livre, c’est un de mes livres de chevet. J’ai trouvé l’audiobook sur le net et je l’écoutais souvent quand je travaillais sur « Né Sous Le Sun », j’aime bien l’ambiance de cet enregistrement.
Le sens parle de lui-même, le livre commence par cette citation, elle a aujourd’hui plus de 2500 ans, et pourtant c’est tellement actuel…

En quelques mots, comment tu résumerais cet EP ?

Planant et percutant, profondément urbain.

Tu as bossé par le passé avec Valentin Petit pour clipper certains de tes sons, est ce que Né Sous Le Sun aura sa part d’images ?

Oui, Le clip « Né Sous Le Sun » arrive début Juin

Est ce que tu as un petit rituel avant de commencer à produire ?

Faire une grosse cafetière et rouler une grande cigarette magique.

On a pu te voir aux côtés de Zerolex et Superpoze pour la release party de Né Sous Le Sun, une sacré date mais est ce que tu aurais un souvenir horrible d’une date à partager avec nous ?

Une fois, j’ai failli mourir à cause d’un runneur fou! On s’est retrouvé en sens inverse sur une voie rapide avec un 8 places… Grosse sensation quand tu vois des voitures arriver à fond et en face, qui te font des appels de phares !

Tu collabores sur pas mal de projets, des musiques pour de la danse à Berlin et aussi pour Les Lascars, comment tu fais pour tout mener de front ?

Je fais de longues journées, quand je suis en concert je travaille dans les trains, avions, hôtels etc…

Comme 10TPW est présent sous couverture chez Opn, pour quasi-finir l’interview, tu écoutes ou conseilles quoi pour :

 – le réveil ? Willie Hutch – The Mack

 – le café du matin ? Nas – The World Is Yours

– la douche ?  Michel Legrand & Claude Nougaro – Alcatraz

– En voiture ou dans les transports en commun ? James Blake – Overgrown

– aller à un rendez vous important ? Bob Marley – Jammin

– voyager ? Dream Koala  – Earth. Home. Destroyed

– prendre l’apéro ou chiller ? Toro Y Moi – So Many Details

– aller en soirée ? Katy Perry ft. Juicy J – Dark Horse

– l’atterrissage de lit (en charmante compagnie ou non) ? L’album Voodoo de D’Angelo

– dormir ? François De Roubaix – Les Dunes D’Ostende

Si tu devais n’en choisir qu’un à écouter en boucle pendant 24h ?

Au final are you really open minded ?

Non, je suis un psychorigide de ouf ! hahaha

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