Faites de la musique avec Odezenne

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Ecoutez Rien ou fermez-là ; une vision de la musique par les gars d’Odezenne

Premier jour de l’été, soirées plus ou moins pourries mais souvent alcoolisées; à chacun son 21 juin et son lendemain (« Plus jamais ! »). Cette soirée de galère a pourtant un objectif : célébrer ce truc que tout le monde aime à sa façon, la musique. Vaste et grand sujet que celui-ci, auquel attribué un article sans n’y mettre aucun style ou genre particulier en exergue semblait être une idée intéressante.

Etre hyper-pointu en musique n’est pas chose facile, cependant bon nombre de gens de notre entourage s’en sont persuadé depuis que Youtube, Soundcloud et autres plateformes nous facilitent la vie. Certes. Ceci dit, ce phénomène a fait naître une tripotée de noms à rallonge, agrémentés de tirets -pour bien faire comprendre que c’est un style dans son ensemble- pour qualifier le dernier track de machin, ou l’album incompréhensible de truc. Chill-Trap, Dark-Techno-sortie-de-je-sais-pas-où … On peut s’amuser à récolter des perles en soirées, à vos oreilles averties !

Plutôt que de critiquer inutilement les gens qui ont tout compris à la musique, penchons nous sur ceux qui proposent « Rien », les gars de Odezenne. Ce nom n’a pas du vous échapper, auquel cas, cet article est là pour y remédier. Ils étaient présents à Paris pour « fêter la musique », sous la tutelle de Ricard S.A Live Music, et le résultat semble avoir confirmé leur position de chanteurs, faiseurs de son, parleurs, metteurs d’ambiance … bref appelez les comme vous voudrez !

Connaissant leur aversion pour la sectorisation des genres musicaux, j’ai voulu les chercher un peu. Sans (trop) me faire remballer, de leur dires ressort principalement une aversion pour les étiquettes, qui ne rendent pas services aux genres, loin de là. En mettant la musique dans de grandes cases, on les exclue plutôt que de les mettre en valeur; n’en déplaise au rap, sa position en devient complexe. Leur solution : passer au dessus de ça et parler musique.

Avant d’aller boire une bière, j’ai refais un petit check sur les types histoire de ne pas laisser parler mon enthousiasme seul pour leurs productions. Pour la petite anecdote, à la fin d’un reportage sur Yves Saint-Laurent, on nous apprend que celui-ci avait l’intention de commercialiser un parfum sous le nom de « Eau de Zizi ». Golri, je vais voir « Eau de Zen » après. Blague à part, ce n’était que pure vanne entre moi et moi car leur blaze vient en réalité d’une prof qu’ils avaient en commun. Ceci dit, laissons les parler pour eux, ils y arriveront mieux.

Bon, en gros, si on n’achète « Rien », on se fait baiser … 

Matthias : Haha ! L’idée de base, c’était que sur la pochette, il n’y ait rien; pas de nom de groupe, rien d’écrit non plus, seulement un polaroid parmis 5, qui sont des photos que l’on a prises à Berlin. Les polaroids sont scotchés, à la main par nous-même et du coup, avec le temps, si la photo se barre … bah il n’y aura plus rien ! En plus, ce morceau rien, qui donne son titre à l’EP, qui parle d’une renaissance après une rupture amoureuse, ça raconte un peu de nous quand on s’est remis à faire de la zick, on a beaucoup bossé pour développer le groupe. Rien n’est venu, on a flippé, c’est pour ça qu’on est allé à Berlin, pour avoir d’autres trucs à dire.

Jacco :Et mine de rien; pour un prix d’achat pas trop cher, t’as : une pochette, une photo, une vraie, deux bouts de scotchs, un CD, 5 morceaux … donc tu te fais pas trop baiser ! Après tout, ça fait pas de mal de se faire baiser. Parfois.

 

Si on peut pas vous classer, vous catégoriser, on fait quoi, on vous écoute ?

J : Tu peux écouter ou pas écouter. C’est juste que les cloisons de l’étiquette sont trop petites et on voit pas pourquoi on devrait se spécialiser dans quelque chose alors que l’épreuve reine c’est de faire de la musique. Nous, on dit qu’on fait de la musique française parce qu’on fait de la musique en français. On ne dénigre aucun style, bien au contraire, on s’en inspire; mais pourquoi s’automettre dans une petite case alors que t’as un champ de visibilité infinie ? Autant ne pas se priver !

M : Moi je ne chie pas trop sur les étiquettes, mais ce ne serait pas très honnête de nous en coller une parce que ce n’est pas vrai. On ne fait pas d’électro parce que nos lives ne sont pas comme ça, du rock, non, ça n’en est pas … On fait de la musique française, c’est ce qu’on a trouvé de moins naze pour nous définir si on doit se définir. On fait du Odezenne finalement ! Tant qu’à se mettre dans un bac si c’est ça le but, on a choisi variété française parce que ça veut dire ce que ça veut dire.

 

Dans un autre registre, vous êtes vachement bons en com. Ca vous paraît indispensable de gérer votre communauté vous-même ? 

Alix : Pour nous, communiquer c’est pas un gros mot. Faut communiquer sur ce que tu fais ! Quand t’as une route toute tracée t’y vas, les affiches sont comme ça etc… Si on doit tout faire tout seul, on essaye de tout réinventer; on se prend la tête et on y met du temps. C’est cool !

Dans le morceau rien, le gimmick « Bitch Motherfucker » fait penser à ce qui se fait dans le rap ricain. Vous pensez qu’on peut se détacher de cette influence quand on fait du son en ce moment, vu l’ampleur du truc ? 

A : En terme de gimmick, ils sont vraiment très forts, très inventifs ! Clairement, on s’est inspiré de cette école là. Mais c’est pas le rap qui est dur à éviter comme influence, mais ce sont de bonnes influences; au début ça me faisait bizarre, mais de les combiner à des chansons françaises, c’était intéressant. Ca fait un peu question/réponse en plus, « je t’aime plus » etc… Ca crée un nouveau territoire.

M. : C’est marrant, parce que tu as cette influence là qui vient vraiment du rap américain et pour la musique tu irais plutôt chercher du côté des Floyd, ou se genre de trucs.

 

Votre EP, on l’écoute où et quand ? 

J : Le meilleur endroit ? A mon avis, tard dans la nuit ! Soit dans une caisse, soit chez toi branché sur une très bonne sono.

A : Je pense qu’il y a des morceaux qu’on peut écouter à deux … D’abord « Je veux te baiser », et après « Je ne t’aime plus », comme ça t’es tranquille.

M : Y a des morceaux qui s’écoutent à 3, comme « Je veux te baiser » !

 

Vous avez un pouvoir sur la direction artistique de vos clips ? 

M : L’image est drivée par les réalisateurs donc on ne peut pas parler pour eux, mais ils ont cité Thriller, Michel Gondry, les clips de Depeche Mode …

A : Après pour les idées, ça dépend. Chewing-Gum c’était une idée à nous, Tupuducu c’était eux mais on l’a améliorée. On participe vraiment à l’écriture mais pendant le tournage, bien qu’on ait beaucoup discuté, ce n’est pas notre science. L’équipe est super douée et je pense qu’ils ont des influences chouettes vu ce qu’ils font !

 

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Vous pouvez m’expliquer votre transformation en live ? 

A : En ce qui me concerne, on a été un peu victime de la jeunesse de notre groupe; on a enregistré beaucoup de morceaux juste après les avoir écrites, c’était trop scolaire. On en est à nos deux premiers albums donc va évoluer mais en live du coup, c’est beaucoup plus vivant ! On les transforme et c’est forcément plus énergique.

M : On aime aussi mettre la patate ! On est bien sur scène, et le retour du public c’est génial; on est super content. Comme beaucoup de choses sont jouées aussi, ça envoie plus qu’une stéréo seulement, ça donne du relief et c’est plus rock n roll.

J : Et surtout, on a un putain de public !! Ca ça fait le jeu, c’est grâce à eux.

 

Un mot de la fin, une petite blague ? 

A : Comment on appelle un noir qui pilote un avion ?

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A : Bah pilote … t’es raciste ?!

Si maintenant t’as envie d’aller te faire ta propre idée, ils seront là pour tes oreilles :

ODEZENNE Tour de Rien
26.06.2014 – LARZ (DE) Fusion Fest
27.06.2014 – PARIS (75) Solidays
28.06.2014 – TILBURG (NL) Mundial Fest
04.07.2014 – BELFORT (90) Eurockéennes
12.07.2014 – LA ROCHELLE (17) Francofolies
17.07.2014 – CARHAIX (29) Vieilles Charrues
26.07.2014 – NYONS (CH) Paléo
23.08.2014 – LYON (69) Woodstower Festival
10.03.2015 – PARIS (75) L’Olympia

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