Libéré, délivré, je n’écrirais plus jamais, libéré, délivré, c’est décidé, je m’en vais. Stagiaire out !
Il y a des jours comme ça où l’on se sent inspiré. Pas payé mais inspiré quand même. Chez Open Minded on sait que tu sais ce que ça fait car toi aussi tu fais partie de la grande famille des stagiaires. Pendant la pénible période estivale, on pense très fort à toi et on te cacedédi ces tribulations. Malgré ce statut plus que précaire, le stagiaire est utile à la boite sauf que lui, il est interchangeable. T’as peur ? Ohh mais faut pas petit padawan, regardes…
Ne t’inquiète pas très cher lecteur, ton calvaire s’achève aujourd’hui. Tout comme le tien, ô toi stagiaire qui vient ENFIN de terminer tes 4 pauvres semaines. A y repenser tu te dis que c’est finalement passé assez vite. Ton mini toi perché sur ton épaule te remet bien vite les idées en place avec une claque. Oui, il se peut que tu ressortes avec quelques séquelles et tics du genre : parler tout seul, sursauts incontrôlés, impressions d’être observé de partout, demander l’autorisation à ta mère pour aller aux toilettes et pour les plus atteints, les doigts bloqués tels des serres à l’affût du moindre clavier.
Tu n’as qu’une envie, c’est de faire en sorte que ce dernier jour, soit un enfer pour tous les gens que tu as patiemment mis sur ta liste et dont tu répétais les noms le soir pour t’endormir. Ce jour est TON jour et tu dois le faire savoir à toute la populace. Déjà le café c’est fini. Tu jettes un regard furtif dans la salle de réunion. Le sevrage commence à faire son effet. Les poings pleuvent sur la table, le ton monte, les chaises grincent, croissants et petits pains volent à travers la pièce, on perçoit même des pleurs : l’homme sans son café n’est rien.
Comme une bonne douille à l’eau de rose, ton premier scénario s’achève en ce jour, en ces lieux. Tu ne regretteras rien, non rien de rien. Tu arpentes une dernière fois les couloirs, la larme à l’œil avec des flashs nostalgiques. Tu te rappelles ton premier jour d’angoissé, tel un lapin dans une nouvelle cage. Tes moments d’intense réflexion devant deux boites à café différentes à un pourcentage près, ou encore les bavardages derrière l’imprimante (ne vous imaginez pas trop de choses, c’est juste que tu te cachais de ton boss et te mettais à pester tout seul). Forever alone ! Tu n’oublieras jamais non plus les précieux instants passés en open space. La joie lorsque ton maitre de stage a emporté ses cliques et ses claques dans un autre bureau, loin trrrrrèèèèèsss loin du tien.
Ou encore lorsque tes patrons partaient enfin en pause dèj. Tu n’oublieras pas ce sentiment d’intense liberté, car quand les matous ne sont plus là, les rats envahissent le navire.
Plus rien ne t’empêche désormais d’exprimer ton bonheur : Freedom, yeah freedoomm oooOoooOOoh freeeeedddoooommm (dans ma tête ça le faisait un peu mieux, y avait même Aretha Franklin qui chantait). Bref tu fais des adieux convenables et par derrière ça donne ça :
Classe, très classe. Tu vas pouvoir écumer les bars un soir de semaine sans le payer trop cher le lendemain au boulot. Non, puisqu’enfin tu es en vacances !
En réalité, il ne te reste plus que 5 jours de repos car tu as ta rentrée le 1er septembre. Shit ! Tu t’en fous, toi tout ce que tu retiens c’est que tu laisses derrière toi ce statut de souffre-douleur pour abrutis du profit. C’est donc sans complexe que tu lance un joyeux et retentissant : « Je vous emmerde et je rentre à ma maison ! ». Histoire de bien te faire blacklister. THE END
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