Les femmes victimes du slut-shaming sur Facebook

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Sur Internet, les femmes se font lyncher en public à cause de leur sexualité.

Depuis quelques jours, des groupes secrets sur Facebook font parler d’eux à toutes les sauces. Ce qu’on leur reproche ? Le partage de photos de leurs conquêtes féminines prises sur le vif, à leur insu bien évidemment. 

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Babylone 2.0 et Garde La Pêche comptent pour chacun d’eux pas moins de 55 000 likes, et autant de followers friands d’inconnues dénudées. Ces groupes « secrets » (grosse blague) proposent donc quotidiennement aux mecs, dans le plus grand des calmes, de partager, échanger, et commenter les images publiées. Pour Garde La Pêche, ce sont les fesses qui sont à l’honneur; tandis que pour Babylone 2.0, les coups d’un soir sont fièrement revendiqués. À l’apogée du machisme, le « slut-shamming » révèle avec une violence certaine l’approche que les hommes peuvent avoir de la femme et du sexe en 2017.

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Publie une photo sur Babylone 2.0, tu te verras couronné de succès et applaudis à grand coup de commentaires jaloux et envieux des autres. À ce moment-là, tes 5 petites minutes de gloire gonfleront ton ego tel un shoot, pour devenir encore plus con. Pourquoi agir de cette manière ?
C’est bien là, la question que tout le monde se pose… Enfin, dans « tout le monde », nous n’incluons bien évidemment pas les personnes affiliées aux groupes Facebook cités. Car parmi les 56 000 followers, il serait surprenant d’apprendre qu’un d’eux ne les cautionne pas.

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Quel humour.

Photographier ou filmer des personnes dénudées (ou pas) sans leur consentement se trouvant dans un lieu privé ou transmettre son image (même s’il n’y a pas de diffusion), est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende par la loi française. 
Laissez-nous faire le calcul… 2 520 000 000€ d’amende au total. De quoi renflouer les caisses de l’État bien comme il faut ! Mais, si l’espoir fait vivre, il parfois bien difficile de le voir débarquer. Au goutte à goutte, chaque plainte des femmes se trouvant sur ces images est étouffée. Mais regrouper leur voix peut permettre d’obtenir gain de cause (et on l’espère).

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Quel humour.

Avec la démocratisation des réseaux sociaux et l’importance que ces derniers ont pris dans nos vies quotidiennes, la justice n’arrive pas à suivre. Internet, c’est un tsunami de faits et gestes non-contrôlés, et impossible à  maitriser. Alors aujourd’hui, nous sommes face à un cul-de-sac, mes chers. Les femmes dont les photos audacieuses et personnelles ont atterries sur Internet sont les victimes de leur propre vie : elles sont salies, rabaissées et humiliées devant 56 000 personnes qui jubilent face à…quoi ? Faire l’amour. Ahah, il nous semble que pour pratiquer le coït, il faut être deux. Alors ridiculiser l’être féminin grâce auquel les mâles gonflés à la testostérone sont arrivés sur Terre, n’est-ce pas la plus belle preuve d’intelligence qui soit ?

Mais, c’est vrai. C’est tellement plus simple d’être un homme avec une femme le dos tourné.

À la suite des révélations faites sur le groupe Babylone 2.0, Facebook a supprimé ce dernier le 6 janvier. Sur Facebook, un contenu ne peut être modérer que lorsqu’il est signalé par un ou plusieurs utilisateurs; quant à la politique du site sur la nudité, Facebook explique que « Nous supprimons des photographies présentant des organes génitaux ou de fesses entièrement exposées » tandis que les poitrines des femmes sont supprimées « si elles montrent le mamelon« . Pour en savoir plus, vous trouverez un peu de lecture dans la charte de confidentialité de Facebook.

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