Le fléau du mariage forcé en Inde

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Au Népal et au Rajasthan, les petites filles peuvent être mariées dès 5 ans.

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Tradition pratiquée depuis des siècles en Inde, le mariage forcé est pourtant aujourd’hui contesté par de plus en plus d’activistes et de familles.

Les deux régions les plus touchées par ce rituel sont le Rajasthan au Nord-Ouest de l’Inde, et le Népal au Nord-Est. Réel fléau, le mariage forcé des petites filles est pourtant interdit au Népal depuis maintenant 54 ans. La-bàs, environ 50% des filles mariées n’ont pas atteint leur majorité et parfois n’ont même pas encore 6 ans.

Les familles les plus pauvres et issues des castes les plus basses (notamment celle des Intouchables) sont les principales concernées : la pauvreté, le manque d’éducation et les traditions ancestrales rendent le mariage quasi obligatoire. Des fardeaux pour les familles, les filles sont dès leur naissance considérées comme de la simple marchandise… Une mère vivant au Rajasthan explique à un journaliste de la chaîne France 24 les avantages du mariage : « économiser de l’argent, et surtout dès qu’elles sont mariées, je n’aurai plus de responsabilités ».
Alors, leur mariage a des conséquences dramatiques pour elles comme la déscolarisation, et l’accès réduit à l’information quant à la contraception. De plus, il est évident que l’execution d’une telle pratique ne peut être que néfaste à l’accomplissement personnel des jeunes filles dont la voix n’est pas écoutée une seule seconde.

Au Rajasthan, les mariages forcés sont aussi très fréquents car une grande partie des Intouchables vit dans cette région située à l’Ouest de l’Inde. Un enfant sur 2 est marié avant ses 18 ans, et est voué à n’être qu’un « esclave ménager » comme l’affirme une belle-mère : « On l’a choisit parce qu’elle pouvait nous aider. Elle s’occupe du bébé, fait à manger et nous sert. Comme ça, je peux me reposer et je n’ai plus besoin de travailler ».
En plus d’être effectué sans l’accord des enfants, le mariage est aussi une manière pour les parents et les beaux-parents d’avoir très naturellement une personne à leur service sous prétexte du respect de la tradition.

Pourtant, depuis quelques années, des Indiens commencent à lutter activement contre cette tradition inhumaine. Au Népal, les astrologues, prêtres et shamans jouent un rôle crucial dans la culture hindoue. Consultés régulièrement et respectés, ces personnes semblent être les seuls à pouvoir prêcher la bonne parole et enfin rétablir l’ordre.
Dès le plus jeune âge des filles est établi leur thème astral appelé « cheena » qu’un prêtre utilisera par la suite afin de prédire la fortune plus ou moins conséquente de la jeune fille. C’est ce moment rituel et privilégié que les shamans et prêtres ont décidé d’utiliser pour parler du mariage forcé! Avec l’aide de l’UNFPA (United Nations Population Fund) et du Département de la Femme et de l’Enfant au Népal, ils alertent et informent les parents des dangers du mariage forcé au lieu de leur prédire une éventuelle fortune.

D’autre part, l’UNICEF vient en aide aux familles refusant le marier leurs enfants via des réunions locales entre les habitants et les associations. Les violences domestiques et la scolarisation des filles sont les principaux sujets de réflexion autour desquels ils tentent ensemble de trouver des solutions pérennes et concrètes. Le but : donner aux filles accès à l’éducation pour qu’elles puissent être autonomes et indépendantes.

Aujourd’hui déjà, ces démarches font leurs preuves car plusieurs jeunes filles ont osé refuser de se marier et avec le soutien de leur famille ont pu poursuivre leurs études. La preuve que défier les conventions sociales n’est pas impossible…!

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