Le photographe qui ne voulait pas être photographe
Photographe français dont les travaux ont été couronnés par les plus prestigieux prix, Willy Ronis a aussi bien photographié Paris et ses habitants, la France, la classe ouvrière, sa famille et l’étranger. Ses images saisissantes en noir et blanc témoignent d’un oeil pétillant et bienveillant. Retour en images et en texte sur l’incroyable épopée de Willy Ronis.
Né à Paris en 1910, Willy Ronis ne se destinait pas à la photographie. Malgré un père retoucheur en photographie puis maître de son propre studio de photographie, il se destinait plutôt à une carrière de grand compositeur, inspiré par une mère pianiste. Pourtant, le père de Willy Ronis lui a certainement insufflé la passion du déclencheur et un certain regard photographique .
A 16 ans, il reçoit son premier appareil photo qu’il ne quittera désormais plus. Willy Ronis embrasse une carrière de photographe, lui qui s’était juré de ne jamais devenir photographe. Néanmoins en épaulant son père malade au studio, il se prend de passion pour le 8ème art. Devenu reporter photographique, il capture avec brio la montée du Front Populaire. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il collabore avec de grands magazines tels que Regards, Time ou Life. Les portrait posés ne l’intéressent peu, il préfère s’immerger au coeur des grands événements sociaux de son siècle.
Représentant de la photographie dite humaniste, avec Robert Doisneau et Henry Cartier-Bresson, ce mouvement s’attache à représenter l’être humain dans sa vie de tous les jours. Point de vanités, le quotidien apporte son lot de surprises qui prend vie en photographies. Willy Ronis a saisi comme nul autre le 20ème arrondissement de Paris avec une bienveillance et une douce lumière déconcertante. Il s’est également appliqué à photographier sa femme nue lors vacances ensoleillées et leurs enfants grandissant trop vite.
Toujours muni de son appareil photographique pour capturer les moindres instants s’offrant à lui, il a partagé son savoir en dispensant des cours aux Beaux-Arts d’Avignon et dans les facultés d’Aix-en-Provence et de Marseille.
Willy Ronis s’est éteint en septembre 2009 à l’âge de 99 ans , alors qu’il ne photographiait plus depuis 2001 et avait fait don de son œuvre à l’État. Il laissât derrière lui des archives photographiques du 20ème siècle, moments de vie devenus intemporels.
Pour découvrir de visu son remarquable travail, l’une des plus grandes rétrospectives jamais accordé se tient au Pavillon Carré de Baudouin dans le 20ème arrondissement de Paris jusqu’en septembre prochain. Libre d’accès, pas moins de 200 photographies sont exposées et donnent à voir neufs volets; Belleville Ménilmontant, les débuts, autoportraits, nus, le monde ouvrier, Paris, la Province, l’ailleurs et l’intime. Toujours resté humble, Willy Ronis avait pris soin de noter les circonstances des prises de vue et les souvenirs liés à ses clichés qu’il n’hésitent d’ailleurs pas à critiquer.
Plus d’informations : Exposition Pavillon Carré de Baudouin
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